J'ai d'abord connu le film Nausicaä, qui est dans le même univers et suit les mêmes personnages. Cependant, le manga va beaucoup plus loin ! L'univers est développé à fond, de même que les personnages.
Pour présenter vite fait le cadre, ça se passe mille ans après que le monde ait été ravagé et complètement déréglé par les "Sept Jours de Feu", une apocalypse s'étant déroulée sous la forme d'une gigantesque guerre nucléaire et biologique. Nausicaa est la princesse du tout petit royaume de La Vallée du Vent, vassal de l'immense empire Tolmèque, en guerre contre l'empire Dork. Ces deux empires forment un trio de puissances avec la Mer de la Corruption : Il s'agit d'une gigantesque forêt de bactéries et moisissures dans laquelle aucun humain ne peut espérer y survivre plus de 5 minutes à cause des spores dégagés. Cette forêt est un élément central de l'histoire car elle abrite des insectes géants, dont les plus imposants, les ômus, sont dotés d'une forme de sagesse et de rancoeur pour la race humaine. Nausicaa va, au cours de l'histoire, tenter de sauver ce qui peut l'être de l'humanité, malgré la folie des hommes et la colère des insectes.
Ce manga est très spécial pour plusieurs raisons. La première étant la place que donne l'auteur à la mort et à la souffrance. D'habitude, on lit un manga en ne prêtant que peu d'attention aux morts de figurants. Mais là, pardon ! Miyazaki sait parfaitement plonger le lecteur dans une atmosphère faisant ressentir chaque goutte de sang versée lors de chaque combat. Il remet l'horreur de la guerre à sa place et en joue pour toujours plus critiquer la folie humaine comme il a l'habitude de le faire dans chacune de ses oeuvres.
De plus, l'univers est inspiré de rien de connu, et offre sa propre recette d'un monde post-apocalyptique : comme la très longue durée écoulée depuis la catastrophe, et l'idée de ne pas savoir quel est le pire entre les humains et la progression de la Mer de la Corruption.