Certains auteurs, de par leur renommée, peuvent se permettre d'écrire ce qui leur passe par la tête sans aucune inquiétude de ne pas être publié. Mark Millar, grâce aux nombreux succès qu'il a rencontré par le passé, fait partie de ces fameux scénaristes que l'on qualifie d'intouchable. Pourtant s'il y a bien une chose que la vie nous apprend, c'est que personne n'est parfait. Cette phrase, d'une incroyable banalité, s'applique à Nemesis, l'une des nombreuses œuvres écrites par Millar.
Dans cette histoire, Millar nous raconte le parcours de Nemesis, un célèbre tueur psychopathe qui ne s'attaque qu'aux plus grands policiers du monde entier. Après avoir réglé leurs comptes à plusieurs super-flics Japonais, Nemesis décide de rentrer aux états-unis où sa prochaine cible l'attend, un agent du FBI dons la renommée n'est plus à faire, l'agent Blake Morrow. Débute alors un affrontement entre ces deux hommes prêts à tout pour triompher.
Dit comme ça, je suis d'accord pour admettre que cela peut donner envie. L'idée de départ, qui consiste à nous montrer un super-criminel, est plutôt attirante. Sans oublier que l'on pouvait avoir toute confiance en Millar pour nous offrir une bonne histoire. Après tout Wanted et Superman red sont de très bons comics et son travail sur la première série Kick-Ass était plus que correcte.
Le souci, c'est qu'on a là une œuvre écrite par le mauvais Millar. Celui là même qui nous a pondu une seconde série Kick-Ass uniquement basée sur un enchaînement de scènes violentes plus ou moins gratuites. Car la chose que Millar semble avoir oublié en écrivant son scénario, c'est que montrer des crimes atroces sans aucune forme de questionnement, cela ne pointe pas du doigt le rapport à la violence de notre société, bien au contraire, cela ne fait que la banaliser davantage.
On pourrait se dire que malgré tout, Nemesis reste un comics fun et sans prise de tête. Malheureusement ce n'est même pas le cas.
En terme de scénario, le comics souffre d'un gros problème, il est beaucoup trop court ! Seulement quatre numéros, moins d'un centaine de pages donc. Comment parvenir à créer une véritable intrigue avec aussi peu de numéros ?
Aucun personnage n'est réellement travaillé et l'on a même du mal à comprendre les motivations de Nemesis.
Les dessins sont de Steve McNiven. J'en ai déjà parlé dans mon avis sur Wolverine : Old Man Logan, je n'aime pas son style, beaucoup trop statique à mon goût même si, il faut bien le reconnaître, il y a de l'amélioration sur ce point là.
Pour résumer, Nemesis est à l’extrême opposé de ce qu'est capable de faire Millar. Totalement immature et vide de propos, cette histoire se lit finalement assez péniblement tant les personnages et leurs dialogues n’ont rien de passionnant.
L'auteur, soyons franc, se plante rarement comme il le fait avec Nemesis. Du coup quitte à vous lancer dans la lecture d'une ce ses œuvres, opter plutôt pour The Authority ou encore Wanted qui sont, quand à eux, de véritables petite bombes en format bande dessinée. Si il vous en faut plus pour être convaincu, patientez un petit peu, je compte bien vous reparlé des bons travaux de Mark Millar dans un avenir proche.