Ce monde est laid... Il n'est que sang et goût de fer. A quoi il sert, ce monde ?

Ainsi commence le cinquième opus d'une série pourtant pathétiquement anecdotique, commercialement dérivée de la série cultissime (pour des raisons plus ou moins bonnes) Neon Genesis Evangelion, laquelle a en son temps contribué à renouveler de manière significative le monde d'une animation japonaise à bout de souffle.


Loin de l'adaptation officielle signée Sadamoto, la série "The Iron Maiden 2nd" (comme son copié-collé intitulé "Plan de Complémentarité") se propose de croiser bêtement l'intrigue originelle et l'ambiance Love Hina faite de flirts, de maillots de bain et de contrariétés émotionnelles sans intérêt, de manière à ramener l'ensemble sur un plan plus universel, standard et inévitablement insipide.

Par chance, le volume 5 sort providentiellement du lot pour proposer en One Shot (un seul volume) une version alternative du passé de Gendo, personnage ambigu, taciturne et froid, aux motivations troubles, usant de ce fumeux prétexte pour servir deux très beaux portraits d'adolescents écorchés vifs, brisés de l'intérieur par un monde humain au point d'en être inhumain, cherchant leur place, la refusant, se débattant, se punissant, se tendant la main et se rejetant au fil d'une jolie parabole légèrement fantastique sur les sentiments, l'exclusion, le rejet, la révolte, la différence. Pour un peu, on sentirait presque du Bradbury, en arrière-plan, c'est dire. Qu'importe, dès lors, si l'on n'a jamais été initié au contexte mystico-psychanalytique d'Eva, ou si ce conte humain ne s'y rattache finalement que de très très loin... C'est remarquablement bien écrit, remarquablement bien mis en scène, poignant, sincère, étrange juste ce qu'il faut, subtil, censé et authentique.

Par conséquent, même si le dessinateur a, semble-t-il, toutes les peines du monde à maîtriser son propre style (très Dohjin), l'ensemble se hisse haut la main sur un piédestal auquel, pourtant, il ne semblait pas aspirer...

Aussi brillant qu'un C'était Nous, la rage de vivre en plus.
Liehd
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le 27 janv. 2014

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