Pour son dernier chapitre sur les X-Men, Morrison nous fait digérer les précédents évènements avec une allégorie dans le futur à la manière de Days of future past de Claremont.
Une vision de l'univers mutants tel qu'il l'a laissé mais propulsé 130 ans dans le futur.
Dans ce monde apocalyptique bouffé par les conflits et les extinctions massives, quelques rebelles mutants encore appelés X-Men résistent bla bla, dernier rempart bla bla bla, contre le méchant dictateur / scientifique à l'intelligence hors-norme, responsable de l'éradication de la race humaine. Bref le connard suprême.
Le pitch ne vole pas bien haut, mais on commence à avoir l'habitude avec le bougre. C'est dans les dialogues, le traitement des personnages, le rythme si particulier qu'il impose à ses récits que Mr Grant fait la différence. Il dévoile les protagonistes avec intelligence : on y découvre le descendant de Bec, l'évolution humanoïde d'EVA le système nerveux externe de Fantomex, qui a continué à exister sans lui, un Wolvie fidèle à lui-même et d'autres surprises dont une grosse Sentinelle attachante (un récit futuriste des X-Men sans Sentinelle n'en est pas un).
Le travail méticuleux de Morrison pour rester dans la continuité de son run paye clairement. L'évolution des personnages, des évènements passés, tout est respecté et cohérent sans être élitiste. Des clins d’œil dans les dialogues, des petits détails disséminés, la révélations de certaines identités. Tout est fait pour récompenser les lecteurs fidèles tout en servant un récit SF qui tient la route pour les non-initiés.
Et pour ne rien gâcher, Marc Silvestri et les coloristes mettent cette Fable en image à merveille.