New York - Black Stone, tome 2 par Eric17
Black Stone est une série dont j’avais particulièrement apprécié le premier tome. Il m’avait fait voyager dans un univers où se mêlaient magie, drame, amour et malédiction. J’étais donc curieux d’en connaitre la suite. C’est possible depuis le quinze mai dernier et la sortie dans les librairies du second opus intitulé New York. Edité chez Glénat, cet ouvrage est scénarisé par Eric Corbeyran et dessiné par Eric Chabbert. La couverture nous présente un magicien de dos, habillé par une grande cape noire. Au milieu de grands immeubles américains, il se retourne vers tout en lâchant un vol de dizaines de colombes.
La quatrième de couverture est habitée par deux phrases marquantes : « La magie engendre l’ambition. L’ambition engendre les ténèbres. » Elles correspondent parfaitement à la trame de cette série. Au cours de l’épisode précédent, un enfant disparait au cours d’un tour de magie de manière inexplicable. Le magicien s’enfuit pour éviter d’être lynché par le public. Le seul objet qui accompagne durant sa cabale est une curieuse pierre qui a pris la place du disparu de manière mystérieuse dans la malle. Elle semble décupler les capacités de magicien du prestidigitateur. Mais à quel prix ?
Ce second tome se construit sur une thématique différente du premier. Le personnage de Blackstone, magicien à succès grâce à sa pierre, est ici secondaire. L’intrigue se construit autour du personnage de Jean-Jacques. Il est un ancien acolyte de Blackstone. Il se met en quête de son ancien ami pour mener à bien son enquête sur la disparition de l’enfant. Il fait cela pour deux femmes. La première est l’associée de Blackstone qui a fini en prison suite à l’affaire. La seconde est la mère du disparu qui enchaine les malheurs.
J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre les pérégrinations de ce magicien dans sa quête de vérité pour de nobles raisons. Le fait que l’histoire se déroule au dix-neuvième siècle fait que tous les voyages sont une expédition. On le voit donc errer dans tous les bistrots, les bouis-bouis et les cabarets d’Europe sans jamais trouver Blackstone. On partage pleinement son désespoir propre à toute recherche d’une aiguille dans une botte de foin. Jean-Jacques m’étais relativement indifférent dans l’opus précédent, ce n’est plus du tout le cas.
La fameuse pierre trouvée le soir funeste prend une place importante dans ce tome. Sa dimension mystique apparait maintenant évidente. Les tours de magie mis en œuvre par Blackstone quand il la possède ne peuvent être que magiques au sens premier du terme. De plus, les auteurs nous immergent dans des rêves curieux faits par la mère du disparu. Elle y voit errer son fils accompagné d’une princesse dans un univers médiéval. Ce monde était entraperçu dans le premier épisode. Ici, il occupe une place plus importante et installe la dimension fantastique de la série. Néanmoins, cet aspect de l’intrigue reste complètement nébuleux pour le lecteur quant à son sens, son existence et son lien avec la trame principale.
L’histoire s’avère donc prenante. J’ai pris vraiment du plaisir à la découvrir et suis impatient d’en connaitre la suite. Cette agréable lecture résulte aussi de la qualité des dessins offerte par Eric Chabbert. Je ne considère pas ses planches comme de véritables œuvres d’art. Je suis rarement ébouriffé par une page ou une case. Mais, une chose est certaine, il a un vrai talent pour permettre à la narration d’être envoûtante et dépaysant. Que ce soit concernant les personnages, les décors, les costumes, les lieux, tout est travaillé sérieusement. Aucune illustration n’est bâclée, tout est détaillé. Le bilan graphique est vraiment positif et participe activement à la réussite de l’ensemble.
Au final, Black Stone est une série qui pourra trouver une place honnête sur les étagères contenant les albums s’immergeant dans le monde de la magie. Eric Corbeyran prouve une nouvelle fois sa capacité à créer des univers très différents. Il s’agit ici d’un bon cru dont je suis curieux de découvrir l’épisode suivant. Mais cela est une autre histoire…