J’ai découvert Ni vu ni lu en lisant une critique dans la revue dBD. J’avais été intrigué par le concept de cet album. J’avais l’impression de pouvoir découvrir une nouvelle forme d’humour qui pouvait me parler. La perspective de passer un moment agréable m’a décidé à partir à la rencontre de l’univers d’un auteur qui m’était jusqu’alors inconnu.
La quatrième de couverture est la suivante : « Ni vu ni lu comme son titre l’indique, propose de découvrir les livres et les films marquants de notre culture à travers de courtes chroniques, d’autant plus pertinentes que le narrateur n’a ni vu ni lu les films et livres en question. S’il n’y a qu’un seul livre à lire pour faire son intéressant en société, c’est bien celui-ci. »
L’ouvrage est construit selon un principe simple. Une page traite d’une œuvre. Chaque scène propose une discussion entre plusieurs personnes qui évoquent l’œuvre citée dans le titre. Le concept est qu’aucun des intervenants ne l’a ni lu ni vu. Cela ne les empêche pas d’avoir un avis tranché et argumenté à son propos.
L’album se compose de presque quatre-vingts œuvres. Elles sont variées : films, livres, émissions de télévision… La structure narrative crée une densité de lecture assez importante. D’ailleurs c’est un livre qui ne se découvre pas forcément d’une traite. Il peut également se picorer sans atténuer le plaisir. La qualité des planches est assez constante même si la nature de l’œuvre évoquée influe en partie sur la force de notre attrait pour une page par rapport à une autre.
Le ton est drôle. Il est caricatural mais finalement plein de vérités. Les situations sont crédibles et les échanges réalistes. Il s’agit d’un humour original et intéressant auquel je suis rapidement senti sensible. Il s’agit de moquerie gentille sans aucune méchanceté. Je me suis même surpris à me dire que je devais déjà avoir des avis tranchés et engagés sur des supports que je n’avais ni vu ni lu. Cette pensée m’a fait sourire et donner une légitimité supplémentaire à ma lecture.
Le dessin s’inscrit parfaitement dans l’esprit des textes. On pourrait l’assimiler à du dessin de presse : il est simple et sert de support au texte. Je dois malgré tout dire que les illustrations ne se contentent pas d’accompagner le propos. Elles l’intensifient tant les personnages sont plus vrais de nature et parfaitement en adéquation avec la nature de leurs discours.
Pour conclure, ***Ni vu ni lu*** s’est avéré une lecture agréable. La qualité entre les planches est parfois inégale mais conserve un niveau plancher relativement élevé. Cet album a été l’occasion de découvrir un auteur dont je regarderai avec un œil curieux les prochaines parutions.