On continu de suivre les aventures de Nightwing à Blüdhaven. Le jeune homme semble s’émanciper de l’emprise de Batman. Le personnage déploie ses ailes, et l’on se rend compte, histoire après histoire, que le personnage n’est jamais aussi bon lorsqu’il peut agir loin de Batman, sans Batman même. Je suis fan de Batman, mais je trouve qu’il est néfaste, éditorialement parlant, pour Nightwing. Et je dois reconnaître que depuis Grayson, j’aime plutôt bien ce que je lis sur le personnage. La série Rebirth est vraiment plaisante à lire. J’aime beaucoup ce qu’il construit dans sa nouvelle ville, dans sa nouvelle vie.


Nightwing et Damian Wayne parcourent le globe à la recherche de la petite amie de Dick Grayson, Shawn Tsang, qui vient d’être kidnappée. En chemin, le « Dynamique Duo » croise la route de Deathwing et retrouve d’anciens ennemis du temps de leurs premiers pas sous l’identité de Batman et Robin : le Professeur Pyg et le docteur Simon Hurt !
Nightwing Rebirth ou les nouvelles aventures de Dick Grayson. Après avoir suivi l’acolyte de Batman dans Grayson, prêtant à l’ancien Robin les traits d’un agent infiltré téméraire et railleur, Tim Seeley (Batman Eternal) plonge le justicier dans la ville de Blüdhaven. Accompagné au dessin par plusieurs illustrateurs, dont Javier Fernandez (Doomed), il mène son intrigue tambour battant et donne une nouvelle dimension au personnage.
(Contient les épisodes Nigtwing #16 à 21)


Damian est de retour auprès de Nightwing (que de délicieux souvenirs de la période Grant Morrison), il tient à venir dire à son ancien partenaire que c’est lui, et uniquement lui le véritable héritier de Batman. Un coup de sang que fait sourire notre héros, même s’il ne comprend pas trop le pourquoi du comment. Au même moment, Shawn appelle Dick pour lui annoncer qu’elle est peut-être enceinte.


Lorsque ce dernier arrive chez la jeune femme, il réalise avec effroi que Shawn a été kidnappée ! Le seul indice présent, conduit les deux acolytes à l’abbaye de Fontevraud. Une abbaye où se trouvent la tombe de Richard Coeur-de-Lion, un proche de Robin des Bois, selon la légende, modèle de notre héros. On comprend alors aisément que cette intrigue va être directement liée à l’histoire de Nightwing.


Nightwing et Robin vont tomber sur Deathwing et un autre poupéetron à l’effigie de Robin. Des créatures du Professeur Pyg (on continu de ressentir l’impact de Grant Morrison, avec le plus grand des plaisirs), c’est ce dernier qui retient Shawn. Et non loin de là, nous retrouvons également le docteur Simon Hurt.


Nous avons un tome avec une histoire beaucoup plus sombre, avec de réels enjeux, assez dramatiques d’ailleurs. Et c’est avec plaisir que nous retrouvons des vilains que l’on ne voit que trop rarement, ce qui rajoute peut-être à leur côté culte, et qui proposent des histoires plus matures, plus sombres, plus oppressantes. Des histoires qui peuvent presque mettre mal à l’aise. Des histoires, des méchants et un Dynamique Duo qui nous ramènent aux grandes heures de Grant Morrison, pour l’un des meilleurs runs sur Batman.


Une nouvelle fois, Tim Seeley a approche psychologique pour Nightwing. On n’est pas dans l’action pure, même si elle a une importance très présente dans le titre et dans cette intrigue. Ses multiples identités, sa relation parfois pesante avec Batman, sa légitimité, et maintenant l’idée d’être, possiblement, papa. Nightwing est un personnage qui doute de manière perpétuelle, qui se remet toujours en question, un homme fragile qui refuse catégoriquement de laisser ses faiblesses, ses fragilités apparaître aux yeux des autres.


Sa confrontation avec Deathwing, une version « maléfique » de lui montrer, très clairement celui vers qu’il aurait pu basculé s’il n’avait pas fais les bon choix. Le sort de Robin en rajoute également à son questionnement. Heureusement, il peut compter sur Robin, justement. Preuve supplémentaire que les deux personnages fonctionnent ensembles, qu’ils ont besoin l’un de l’autre. Et inconsciemment, ils le réalisent ici. Damian a besoin de Nightwing, un sentiment d’abandon se développant depuis son départ, tandis que notre héros peut toujours compter sur le jeune Robin.


Graphiquement, j’aime assez le travail de Javier Fernandez et Minkyu Jung est vraiment sympathique. Leurs styles collent parfaitement à l’histoire de Tim Seeley, à l’ambiance dans laquelle il nous plonge.


Bref, Tim Seeley effectue un superbe travail sur Nightwing. Un super-héros fragile, avec ses doutes et ses interrogations mais qui décide d’aller de l’avant. Une intrigue qui le rend encore un peu plus indépendant de Batman. De plus, j’ai adoré cette plongé dans le glorieux passé du Dynamique Duo et le travail de Grant Morrison. Un excellent tome.

Romain_Bouvet
8
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le 1 avr. 2022

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Romain Bouvet

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