Pull the Trigger

Il a un gros flingue mais ce n’est pas l’inspecteur Harry. Plutôt Juzô Inui dit « le Processeur », un privé qui pour gagner de quoi payer son loyer (et ses clopes) remplit différentes missions confiées par ses clients. De la protection rapprochée à la recherche d’évadés en passant par quelques trucs officieux, ses journées sont bien remplies… mais pas son porte-monnaie. Il pourrait peut-être s’associer avec le trio de Gintama qui sait…

Prépublié dans l’Ultra Jump et achevé en 13 tomes No Guns Life c’est d’abord une double quête d’identité (pour Juzô qui ne se souvient plus de qui il était avant qu’il se retrouve avec un flingue à la place de la tête et pour un de ses clients qui deviendra le side kick remuant de notre héros), un fil rouge laissé ponctuellement de côté au gré de quelques missions et récits secondaires à première vue mais qui permettent de développer l’univers du manga, certains personnages et de poser ainsi plusieurs bases pour la suite du récit.

Un récit qui m’a semblé nourri de plusieurs influences : Blade Runner, Alien, Gunnm, T. Nihei pour en donner 4. Un récit qui alterne les passages sérieux et plus légers (l’humour autour de la tête de Juzô, de son malaise en compagnie des femmes, de l’introduction d’une nouvelle histoire…). Surtout, un récit qui lu d’une traite révèle une cohérence et une direction nette et précise. Du travail de sniper.

Dans un monde marqué par la guerre, où une multinationale a le monopole des extensions permettant d’augmenter les humains et où les relations sont parfois conflictuelles, No Guns Life tire joliment son épingle du jeu. Je n’ai que deux petits regrets : un découpage presque trop propre, qui manque un peu de folie dans les moments critiques et l’absence d’un mot de l’auteur à la fin du manga. Rien de rédhibitoire en somme. Et je n’ai pas vu l’anime…

L’auteur sévissant depuis sur un spin off de Jojo (centré sur Josuke Higashikata et Hol Horse), on espère avoir de ses nouvelles en VF un jour prochain...