À l'ouverture du manga NonNonBâ un passage vers une nouvelle dimension se crée: le merveilleux Japonais.
En effet, le lecteur tout au travers de l'oeuvre se trouve embarqué au côté du jeune protagoniste Shigeru, avec qui il découvre les yokaïs, créatures malignes de l'imaginaire Japonais. Ces créatures sont le récit de l'étrange NonNonBâ, vieille dame qui se fera guide "spirituel" de Shigeru pendant son enfance.
Cette oeuvre réalisée par le fameux mangaka Shigeru Mizuki est en partie autobiographique, comme l'indique le nom commun à l'auteur et au protagoniste "Shigeru". Son enfance à la campagne se trouvant être la période la plus heureuse de sa vie, la Seconde Guerre mondiale constituant un ultime traumatisme pour l'auteur. Ces deux dimensions viendront donc ponctuer le récit.
Pourtant même si ancré dans cet imaginaire Japonais, cet ouvrage est aussi le témoignage d'une dure réalité, de cette culture japonaise des années 30 qui règne à la campagne.
Car si les devants de l'oeuvre ont un prétexte qui peut sembler léger, le lecteur réalise rapidement que l'univers où le plonge Shigeru Mizuki est plus pesant qu'il n'y paraît. Le protagoniste se verra témoin de plusieurs morts. La Seconde Guerre mondiale est amorcée par les jeux d'enfants auxquels participe Shigeru avec les jeunes du voisinage.
Certaines remarques récurrentes énoncées par la mère sur sa famille ou encore les enfants qui prônent que les garçons ne doivent pas jouer avec les filles sous peine de devenir faible, témoignent également de cette culture parfois régressive dans laquelle le protagoniste ne trouve pas tout à fait sa place. Des traditions trop ancrées dans un quotidien qui ne suit plus.
Ainsi, au travers de cet enfant, Shigeru Mizuki se soulage implicitement de traumatismes liés à son environnement ; mais cela dans un héritage unique, offrant une vision fantastique et fascinante de son enfance, de la culture japonaise, nous embarquant dans un surprenant imaginaire constitué de toutes sortes de pays, un univers absorbant.