Marie à tout prix...
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BD franco-belge de Jean-Louis Tripp et Régis Loisel (2014)
Voilà, c'est fini.
Magasin Général, série BD franco-belge de Loisel et Tripp, prend donc fin avec un Tome 9 qui vous laisse les yeux humides tant on s'était attaché à chaque personnage et à l'ambiance de Notre-Dame-des-Larcs, petit village québécois des années 20 dont la vie se voit bouleversée par l'arrivée d'un mystérieux Serge sur sa moto.
Bien évidemment, afin de faire le bilan global, je vais aller au-delà de ce Tome 9 qui permet de conclure à la perfection les aventures de nos protagonistes, les spoilers seront donc de mise mais en même temps si vous êtes là c'est que vous avez j'imagine terminé de lire cette série donc aucun risque. Sinon, arrêtez-vous là, lisez tout, et revenez donc par la suite !
Déjà, en découvrant cet univers il y a quelques années grâce à un ami bédéphile, j'avais d'emblée accroché à cette ambiance différente et ses magnifiques images nées d'une originale combinaison des de styles de nos deux auteurs. Un fait suffisamment rare pour être souligné d'autant plus que parfaitement réussi, les dessins étant au final uniques et parfaits pour la situation ici dépeinte.
Non content d'un visuel splendide, les deux hommes ont également réussi la mise en oeuvre de personnages attachants et hauts en couleur dont l'évolution à travers les 9 tomes sera un des points forts de l'histoire. Il y a évidemment Marie, l'héroïne, jeune veuve qui semble abandonner toute ambition de vie mais qui peu à peu se libérera et donnera même naissance à deux enfants contre toute attente ; Serge, élément déclencheur avec ses secrets, qui saura s'imposer comme le nouvel homme indispensable de la petite bourgade - non sans mal dans un premier temps ; Réjean le curé qui peu à peu sortira de sa torpeur timide ; Gaëtan, le simplet du village, auquel on s'attache de plus en plus... Et que dire alors de Félix, le mari défunt, observant sa Marie en fantôme amer, mais qui lui aussi s'affranchira peu à peu de ses doutes et qui finira par un témoignage lourd de sens sur la vie qu'il aurait aimé vivre.
Car Magasin Général c'est aussi ça : la vie, ou comment l'aborder autrement et y mordre à pleine dent, sans se mettre aucune limite, se laissant emporté par le progrès ou les envies refoulées d'une jeunesse que l'ont croit, souvent à tort, envolée à jamais. Un hymne à l'amour et à la joie, au plaisir sous toutes ses formes, mais aussi à la simplicité et à l'ouverture d'esprit.
Un indispensable donc. Et ce même si certains tomes paraissent moins haletants ou utiles, avec le recul ces 9 volets forment un tout qui prend tout son sens. Jusqu'à ce final bonus sous forme de photographie où les larmes à peine retenues jusque là finissent par s'écouler sans s'arrêter...
Ah, on aurait presque aimé que cela ne s'arrête pas justement, je parle ici de l'histoire bien sûr, mais conclure ainsi est tout aussi bien, et les habitants de Notre-Dame-des-Lacs pourront très certainement continuer à vivre dans notre esprit.
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Créée
le 10 févr. 2018
Critique lue 196 fois
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