En 2009, Nickelodeon rachète la licence Tortues Ninja pour 60.000.000$. Le studio d’animation va mettre en chantier une adaptation animée ainsi qu'une probable adaptation en film par le studio de la Paramount Pictures. C’est trois ans plus tard qu’arrive Teenage Mutant Ninja Turtles, une série animée très sympathique, sur la chaîne de Nickelodeon.
La même année, en 2012, une nouvelle série de comics voit le jour avec Kevin Eastman (le co-créateur des Tortues Ninja avec Peter Laird) aux commandes. Cette nouvelle série est éditée par IDW Publishing aux États-Unis.
En France, c’est l’éditeur Soleil US Comics qui publie le titre. Une aubaine, les aventures des Tortues Ninja étant trop rare dans notre pays. Le premier volume sort en France le 25 janvier 2012 sous le titre Les Tortues Ninja : Un Nouveau Départ (Tome 1).
Nouvelle époque, nouvelles origines. Respectant les traits de caractère bien distincts de chaque tortue, il leur rend aussi à tous le fameux bandana rouge d’origine. En effet, si le mutagène fait partie de la soupe nécessaire pour transformer les tortues en hominidés, nos petits amis à carapace sont également des tortues de laboratoire en compagnie de Splinter, un rat sous psychotropes. Tout va débuter pour nos héros lorsque des ninjas vont tenter de dérober les tortues et les recherches du laboratoire, sous les yeux de la jeune scientifique April O’Neil. Splinter va mettre son grain de sel et voilà nos tortues en liberté qui pataugent dans le mutagène. Seul problème, l’une d’entre elles manque à l’appel, prise dans les griffes d’un chat nommé Old Hob.
Pas de Hamato Yoshi et encore moins de Oruko Saki (le fameux Shredder). April O’Neil n'est pas journaliste, mais stagiaire chez Stockgen, le laboratoire dirigé par Baxter Stockman et en magouille avec le Général Krang. On oublie le côté japonisant et on tente de rendre l’histoire des Tortues Ninja plus contemporaine, plus crédible.
Le scénario, bien rythmé, se construit suivant deux niveaux temporels : d'une part le présent où Leonardo, Donatello et Michelangelo recherchent leur frère Raphaël avec l'aide de maître Splinter et d'autre part les flashbacks retraçant leurs créations dans un laboratoire.
Cette réécriture de Kevin Eastman, épaulé par Tom Waltz permet aux fans de retomber sur leurs pattes grâce aux personnages secondaires ou encore grâce aux clins d’œil de l’auteur à la saga. Les néophytes ne seront pas perdus pour autant et l’ensemble tient plutôt bien la route.
Graphiquement, le travail de Dan Duncan (Kevin Eastman a aussi participé aux dessins) effectué est honnête et les séquences de baston sont dynamiques, malgré la taille des cases qui auraient gagné à être plus grandes. Ceci dit, on est littéralement pris dans l’histoire et c’est avec plaisir que l’on découvre ou redécouvre les Tortues Ninja.
Ce premier tome dynamique et efficace nous fait replonger avec plaisir dans l'univers des Tortues Ninja. Sans revenir à la violence de l'œuvre originelle, Kevin Eastman et Tom Waltz reviennent à une noirceur légère à travers un scénario qui revisite l'origine des héros sans trop la trahir.