Ça n'est pas la première fois que les survivants que nous connaissons bien sont confrontés à une nouvelle communauté, la Communauté, dont ils ne savent pas trop quoi penser... on sent les nuages s'accumuler au-dessus du tableau presque idyllique d'une société quasiment revenue à "la normale". Toute l'originalité de la situation, cette fois, c'est de profondément remettre en question un aspect de notre normalité ultra-chocant mais auquel nous sommes tous trop habitués pour vraiment l'ausculter en détail : les inégalités sociales. La série prend donc une tournure profondément politique, en phase avec l'évolution souterraine de notre monde (souterraine, parce que, en apparence, les disparités ont la vie dure...). Et puis on peut apprécier l'ironie du sort, après 29 tomes à tenter de retrouver un fonctionnement "normal" pour nos héros. Autre point fort, la mise en lumière du personnage de Michonne, que tout le monde aime bien à cause de son aptitude invraisemblable à la survie, confrontée à un cataclysme intime qui va réussir ce qu'aucun sadique, aucun zombie et aucune attaque conjointe des sadiques et des zombies n'avait réussi jusque là :
la séparer de Rick
. Un tome tout à fait réussi, donc, où les doubles-pages ont repris un peu de clinquant après les contre-performances du précédent, et qui augure des développements tout à fait fascinants... et engagés !