Le plaisir de lire One Piece s'estompe

Bon, il était temps que j'écrive ma première critique, bien que j'aie du mal à organiser clairement mes idées.J'avertis que je ne perds pas de temps à censurer les spoils.

J'étais, il fut un temps, incontestablement fan de one piece. Il faut dire que ça a toujours été mon manga favoris. C'est lui qui m'a ouvert à l'univers des bandes dessinées nippones à l'époque où j'étais surtout à fond dans les bouquins ou les BD franco-belges.
Or, j'éprouve de moins en moins de plaisir à lire one piece. Je trouve que Oda a trop privilégié l'expansion de son univers au détriment de ce qui faisait initialement la richesse du manga: son scénario (les détracteurs de one piece ont tendance à mettre en avant la simplicité de résumer la trame narrative, mais ça ne signifie pas pour autant une pauvreté au niveau du scénario); ses personnages bien construits, touchants, et crédibles; et ses combats intenses.
Dorénavant, je trouve le scénario des derniers arcs peu percutants et à rallonge (j'aurais d'ailleurs du mal à les raconter dans les détails, alors que je me souviens parfaitement des premiers). Les nouveaux personnages sont facilement oubliables (je n'arrive pas à tenir une conversation avec des vétérans de OP parce que lorsqu'ils nomment un tel, je n'arrive même plus à me souvenir de qui il s'agit), leurs flash back ne me procurent aucune émotion (je n'ai pas eu de frisson, ou tiré de larmichette depuis bien trop de temps en lisant OP), je les trouve peu touchants. Même les vilains sont fades à mon goûts, et quand Oda tente de leur donner un côté machiavélique/vicieux, ça sonne faux ou bien cliché (prenons Crocodile, le coup de la bombe dans l'arc d'alabasta soulignait parfaitement son côté sadique car tout comme les personnages, on sent l'étincelle d'espoir qui est finalement réduite à néant; tandis que pour Doflamingo, Oda se contente de détails comme le mettre en scène tuant un de ses matelots sans pitié, et le bad guy qui assassine son sous-fifre, c'est d'une pauvreté sans nom). Il se met même à détruire les protagonistes qu'il avait construits (Zoro se résume à un dark-sasuke badass, Sanji a perdu tout son charisme dans l'arc Whole Cake, Brook est insupportable, Nami est pernicieuse et a l'air de n'avoir cure de l'équipage, à voir comme elle a jeté Sanji quand il faisait son coup de bluff pour qu'elle et luffy s'en aille lorsqu'ils viennent le libérer des mains de Big Mom, Smoker paraît impuissant depuis l'introduction du haki, la plasturgie des personnages féminins est exagérée, et j'en passe).Et par ailleurs, je suis très sceptique quand à l'intégration de Jinbei dans l'équipage des mugiwaras, j'ai l'impression que ça inscrira une sacré rupture dans la lignée de leurs personnalités.
En ce qui concerne les combats, ils perdent de leur ingéniosité, mais gardent cependant une certaine intensité, notamment dans les contre-la-montre, qu'heureusement Oda conserve comme à ses débuts. Avec le haki, les rapports de force tiennent de moins en moins debout, et il n'y a plus aucune manière astucieuse de gagner ses affrontements.
Oda part un peu dans tous les sens, alors que jusqu'ici on avait assez de mystères permettant aux fans de flâner dans des théories. A force d'ouvrir des intrigues, il finira par être submergé par ses idées, et j'ai même le sentiment que ça commence déjà. Ce serait bête que OP devienne une bouillie infâme d'inventivités.
Bref, je n'arrive pas à savoir si OP détruit bel et bien à petit feu ce qui faisait en partie sa qualité, ou si c'est simplement que j'ai définitivement du mal avec les shonen, signe que je grandis et que leurs codes ne me sont plus du tout adressés.

Je garde symboliquement ma note de 10, bien qu'elle représente une époque où je ne voyais rien à reprocher à OP, car c'est un manga que je suis sans relâche depuis l'école primaire.