Le tome 1 nous révèle déjà les caractéristiques de la série: une intrigue en flashback (pour la majorité du récit) dans un monde fourmillant de règles, de sociétés et de personnages, suivie par un dessin agréable de Giménez.
Cela pourrait être une recette efficace, seulement voilà, ce dessin appréciable ne sauve pas la narration extrêmement laborieuse des albums.
Déjà, malgré un bon coup de crayon, assez organique, le dessinateur, sans doute vautré dans ses canons de beautés, n'arrive pas à varier les visages féminins (ils se ressemblent tous !!), occasionnant (du moins pour moi) quelques soucis de compréhensions. Mais surtout, la narration est tout simplement ratée. Elle se veut "chevaleresque", nous racontant des épopées, des tragédies dans des formes détournées de certains codes du roman médiéval, mais se trouve être surtout particulièrement verbeuse, lente, mal rythmée... chiante quoi.
Ça n'est pas aidé par le fait que l'action se déroule dans un univers dont les règles ne sont jamais définies. Le récit ne se retrouve donc qu'à être un enchaînement d'évènements plus ou moins dramatiques, aux explications trouvées à l'arrache en inventant une caste, un monstre, un groupe, bref un nouvel aspect de l’univers que l’on va en général abandonner aussitôt évoqué. De fait, aucun enjeu n’existe réellement car tout et rien peut se passer sans réelle explication convaincante.
Enfin le découpage fait le travail mais souffre d'un certain nombre de maladresses ( trop de temps sur les 2 robots intéressants, des cases mal agencées qui brouillent le sens de lecture et la lisibilité de l'action etc ).
On retiendra tout de même quelques bonnes idées (les mutilations des méta-barons), des personnages marquants (celui sans tête dont-je-ne-me-souvient-plus-le-nom) et ce dessin qui reste beau à voir malgré ses limites.
Ni bon ni mauvais.