Dans un futur nébuleux où l'empire domine la galaxie, une famille aristocratique vit de la vente du marbre depuis des temps lointains. Prisant le respect des traditions, cette famille n'utilise guère la technologie pour lui préférer l'utilisation d'armes blanches anciennes et l'observance d'une forme de bushido. Cette famille détient un secret énergétique qui, suite à un accident, sera bientôt éventé. Les vautours de tous acabits vont alors fondre sur la petite planète. Un combat épique va semer les germes de la caste des méta-barons, dynastie invincible de guerriers ultimes.
Servi par un dessin de toute beauté, dès la première pleine page, dessiné par le talentueux Juan Gimenez, l'histoire est narrée par un robot, Tonto, dédié au service du dernier méta-baron. Son humour mécanique et son sens du récit régalent son compagnon cybernétique, à l'instar du lecteur. Fruit de l'esprit fécond du grand Jodorowsky, cette histoire mystico-martiale est un véritable ovni dans la galaxie des bandes dessinées de science-fiction. On retrouve certains questionnements mystiques de l'auteur dans ce récit manifestement introductif.
Si la narration s'avère agréable, ce sont bien les traits soignés et plus encore la mise en couleurs exceptionnelle qui ravissent les sens. Dans des teintes parfois pastels, d'autres fois plus soutenues, c'est un enchantement visuel tant la maîtrise de la lumière apparaît aboutie. Les faciès très expressifs des personnages distillent une violence des sentiments qui irriguent le récit.
La geste des méta-barons débute ainsi, pour le plus grand plaisir du lecteur...