On va commencer par le commencement.
Oumpah-Pah est créé en 1951 par Goscinny et Uderzo, avec un lettrage bilingue signé Milton Caniff. L’un des objectifs était en effet d’exporter le personnage à l’international. Cette première version de l’histoire se déroulait alors à notre époque et mettait en scène une tribu indienne qui restait ancrée dans ses traditions. Il n’y en eut que six planches, qui sont lisibles dans cette Intégrale, avec pas mal d’autres bonus sur le personnage et ce qui l’entoure.
Ce n’est qu’en 1958, un an avant Astérix, que le personnage revint, cette fois tel qu’on le connaît, c’est-à-dire dans les Amériques du XVIIe/XVIIIe siècle. L’aventure ne dura que quatre ans. Avec le succès d’Astérix, Uderzo ne pouvait plus assurer tout le dessin des différentes séries sur lesquelles il était engagé. Parmi elles, deux se faisaient donc avec Goscinny, il fallait faire un choix, et un référendum des lecteurs mit fin à Oumpah-Pah en 1962.
Cinq albums parus en quatre ans, donc. Qui valent quoi ?
De l’or en barre. Cette série est un modèle d’humour et de rythme, de recherches et de jeux de mots comme Goscinny les aimait tant, et contient tous les prémices d’Astérix.
Le dessin, les situations, l’humour… Goscinny et Uderzo ont trouvé leur style et ça se voit.
Le choc des cultures amène à des quiproquos en vrac, les personnages sont tordants, Goscinny se fait plaisir sur le dernier album avec des Prussiens qui sortent de nulle part pour de l’accent allemand un peu partout (à commencer par le chevalier Franz Katzenblummerswishundwagenplaftembomm, évidemment ^^).
Ceci est à recommander pour tout amateur de bande dessinée, au même titre qu’Astérix, tant c’est maîtrisé visuellement, scénaristiquement, et dans l’humour toujours sympathique, d’autant que l’ensemble forme une série totalement cohérente, où chaque album reprend à la fin du précédent.
Une référence discrète de la BD franco-belge, qui remplit plus que bien son office.
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