Voilà un tome qui est clairement et totalement passé à côté de ma pile de lecture. Sans doute à cause d’un tome #2 bien moins passionnant que le premier. Un tome qui m’avait donné l’impression de servir d’interlude entre le premier et le dernier, sans apporter véritablement de supplément à l’intrigue ou aux personnages. Et pourtant, dieu sait que j’avais envie de connaître le fin mot de cette histoire.
La lutte contre le roi-sorcier Draedalus a projeté Casey, Jess, Mark, Zach et toute la population d’El Dorado dans une autre dimension. Un territoire de dangers et de mystères où la menace des démons se fait de plus en plus oppressante, car le talisman pour voyager entre les mondes demeure l’objet de toutes les convoitises. L’ultime combat pour la survie de l’espèce humaine sera apocalyptique.
(Contient les épisodes #13 à 18 ainsi qu’un épilogue inédit à cette version)
La deuxième confrontation entre Draedalus avec Casey, Zach, Mark et Jess, a conduit, à ce qui apparaît comme une victoire, mais attention aux apparences, mais surtout, les quatre jeunes dans une sorte d’autre monde, où ils ont retrouvé tous les habitants d’El Dorado.
Après la surprise et la joie de retrouver tous leurs proches, une quête pour retrouver le Talisman leur permettant de retourner sur Terre. Draedalus n’étant, apparemment, plus un problème. Mais ce nouveau monde est le lieu d’habitation des petits démons qui l’accompagnaient, ainsi que de créatures encore plus monstrueuses et dangereuses. Des ennemis bien moindres néanmoins que le terrible roi-sorcier.
Plus que les nouvelles créatures démoniaques à affronter, ce qui surprend le plus nos jeunes héros, c’est la facilité avec laquelle leurs proches se sont faits, se sont acclimatés à cette nouvelle vie. Sans se poser des questions du genre « d’où vient l’eau ? L’électricité ? », ou en créant de nouveaux liens, plus ou moins intimes… Tout cela les dérange. C’est bien dommage, car si ces questions peuvent nous intéresser ou ces nouveaux liens demander un approfondissement, nous n’aurons rien de tout cela. Tout semblant être simplement survoler pour apporter de la matière jusqu’au grand final.
Pendant ce temps, sur Terre, le révérend Becky et Abel, tentent de retrouver les enfants et tombent sur de nouveaux alliés et découvrent un ennemi de l’intérieur !...
Mais là aussi, plus nous avançons, et plus j’ai l’impression que ces personnages ne serviront à rien dans la résolution de l’histoire. Comme s’ils étaient juste là pour donner un peu de profondeur à l’histoire, sans être eux-mêmes approfondis. Et ce n’est pas la scène entre Becky et le fantôme de sa mère qui va me contredire. Très joli moment mais totalement inutile, hormis pour remplir un peu plus.
Du coup cet ultime tome voit défiler de nombreuses scènes amusantes ou qui claquent visuellement, mais la narration paraît légère. Nous avons même tout un chapitre sans le moindre texte, surfant uniquement sur la qualité narrative d’Humberto Ramos. Mais à aucun moment les événements ne me captent et me disent, le grand final commence ! C’est même l’inverse, une fois que la fin arrive, on se demande quand cela a commencé. Et surtout, pourquoi Brian Augustyn a-t-il abordé certains sujets, certains points, sachant qu’ils ne seraient pas aboutis, terminés. Comme le père de Mark, sa mère et celle de Jess. Cela tombe à l’eau. Draedalus apparaît si faible. Les questions sur la vie dans cet autre monde. Et que dire de la dernière page, celle avant l’épilogue…
Un épilogue qui, personnellement, ne me convient pas. Je trouve ce final, rajouté, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, un peu mielleux. Et les dessins de Ramos ne vont pas du tout avec le reste de son travail.
Epilogue qui se passe trois mois plus tard mais fait plus d’une dizaine d’années après le dernier épisode. Et on l’impression que les personnages ont grandi de cinq ou six ans ! Pour le reste du tome, cela reste du Ramos, de grands yeux, des pieds énormes, des saucisses à la place des doigts, une taille de guêpe à la Barbie, et des visages carrés avec de grands fronts.
Les décors, les créatures sont par contre au top. Un peu à l’image de ce qu’il fait sur Fairy Quest. Ramos est excellent dès que l’on part dans l’imaginaire, loin du réalisme.
Une excellente mise en page, accentuant l’aspect expéditif du tome et de magnifiques couleurs des Studios F.
Bref, un bon tome, mais qui laisse un sentiment de déception sur l’ensemble de cette série. J’ai l’impression que les promesses faites au début du premier tome et des premières lignes de l’histoire ne sont pas tenues. Une histoire plaisante, sympathique, mais qui semble survoler beaucoup de point, de pas être suffisamment poussée, et la fin tombe comme un cheveu sur la soupe avec le sentiment d’avoir loupé le départ du point d’orgue.