Houla! Belle chute que cet album!
Le problème vient d'un scénario qui passe d'une incohérence à l'autre. Cauvin a vraiment écrit son histoire avec les pieds et n'a pas peur de faire tout et n'importe quoi* ! De plus, toute l'intrigue se déroule trop vite, il y a trop d'évènements qui s'enchaînent, rien n'est traîté sérieusement, et tout paraît absurde.
Graphiquement, Salvérius s'en tire, mais une fois de plus il ne cherche pas à être inventif, il fait ça le plus simplement possible. Sauf qu'il y a tellement d'évènements qu'il ne parvient pas à laisser respirer les séquences, à utiliser une page correctement pour raconter quelque chose. Non c'est juste une succession de case dont le découpage manque de réflexion. Si c'est dans les décors que le dessinateur fascine le plus, il est tout de même quelques défauts (dont de perspectives) à son dessin (première case de la page 35 : la fumée monte bizarrement par rapport au rocher).
Bref, cet album manque de finesse ; Cauvin et Salvérius manquent de place pour raconter leur histoire, tout va trop vite. Toutefois l'album se laisse lire à l'instar d'un mauvais Tintin pour la même raison : il se passe tellement de choses qu'il est impossible de s'ennuyer. Ce tome 4 est donc une belle déception.
* Premier exemple : les indiens sont tellement bêtes qu'ils ne savent pas chasser ni reconnaître un veau mort de maladie d'un veau vigoureux mort par balle... puis c'est quoi ce veau qui rend malade juste ce jour là alors qu'apparemment les méchants leur en vendent régulièrement (d'autant plus que Cauvin sous entend que si personne ne les avait prévenu ils n'auraient pas compris que le mal de ventre est lié à la bête malade)? Autre point obscur, pourquoi laisser les ennemis monter la gatling et laisser les munitions si proches? Il y a plein d'autres petits détails qui font que cette BD est totalement incohérente, mais je ne vais pas non plus en dresser une liste complète.