J’ai découvert Marion Montaigne il y a quelques années à travers son blog ***Tu mourras moins bête***. J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir son talent pour vulgariser les sciences avec rigueur et humour. J’ai également apprécié son ouvrage à succès traitant de l’expérience d’astronaute de Thomas Pasquet. La nouvelle célébrité de cette auteure a généré une nouvelle sortie pour un de ses anciens albums intitulé ***Panique organique***.
Le synopsis présenté par l’éditeur est original : « Un matin, Stiveune, 13 ans, engloutit avec ses céréales le sous-marin miniature offert dans son paquet de « Chocomiams ». Lorsque l’engin atterrit dans son estomac, Pistou et Chimou, deux petites bactéries, y voient l’occasion de partir vite fait à l’aventure ! Commence alors un joyeux road-movie au cœur du corps humain, tout en rebondissements palpitants… »
Il apparait évident à la lecture du résumé précédent que l’auteur a l’intention de nous faire découvrir le corps humain à traver les pérégrinations de ces deux êtres unicellulaires. Les premières pages ont rapidement éveillé chez moi des souvenirs du dessin animé de mon enfance ***Il était une fois la vie***. Au fur et à mesure de l’avancée de ce voyage, j’ai apprécié la rigueur du vocabulaire employé et la dimension pédagogique du propos. J’ai appris des choses et cette sensation est toujours agréable.
Néanmoins, le scénario manque de rythme. Le fil conducteur est vraiment ténu. Certes j’ai le sentiment de me cultiver mais je n’arrive pas du tout à me passionner pour les aventures de ces deux héros pas comme les autres. La finalité de leur voyage ne me parle pas. L’humour est bien moins riche et percutant que dans les autres ouvrages nés de la plume de Marion Montaigne. Je dois bien dire que j’ai davantage lu cet album de manière mécanique que par plaisir.
Le dessin est particulier. Il s’agit du style de Marion Montaigne. Je ne suis pas un grand fan de son trait mais il ne m’a jamais dérangé. Ici encore, je n’ai pas été gêné par ses illustrations. Néanmoins, cela ne sublime pas le propos et participe à l’impression inachevée que dégage la lecture. Je reste persuadé que son œuvre prendrait une autre ampleur si l’auteur se contentait du scénario et se déchargeait de l’aspect graphique de la narration. Mais cela ne reste qu’un sentiment personnel.
Au final, ***Panique organique*** me laisse une impression mitigée. Je l’ai trouvé moins drôle, moins dense, moins riche et moins intéressant que les autres ouvrages de Marion Montaigne que j’avais eu le plaisir de lire. Je ne suis pas surpris qu’il soit antérieur à ses succès tels que ***Tu mourras moins bête*** ou ***Dans la combinaison de Thomas Pasquet***. Finalement, ***Panique organique*** confirme que l’auteure a progressé avec le temps et que son travail s’est bonifié. C’est une bonne nouvelle qui laisse présager un avenir de lecteur scientifique radieux…