Quand on se nomme Brian K. Vaughan, qu'on a dans sa bibliographie des titres comme Ex Machina, Pride of Bagdad, Y the Last Man ou plus récemment Saga et qu'on se prépare à sortir un nouveau titre, on est forcement attendu au tournant.
Surtout que l'auteur sait se faire rare et ne s'éparpille que très rarement en multipliant les titres ( ce n'est pas Mark Millar ou Rick Remender ).
Mais voilà, vous connaissez l'expression : "Qui aime bien, châtie bien."
Et avec Paper Girls, il prend un peu le risque de se faire châtier.
Non pas que le titre soit mauvais , loin de là mais plutôt parce que , comme souvent avec les auteurs talentueux, il n'aime pas refaire les mêmes choses et donc il ne refait pas du Saga.
Fini (à priori) la saga familiale futuriste. Ici, on est en 1988 et on s'attarde sur 4 adolescentes, des paper girls ( oui comme le jeux vidéos ), qui se retrouve embarquer en plein conflit générationnel et temporel.
L'intrigue joue la carte du mystère. On accumule les informations, les bizarreries (comme celui du langage de certains personnages) et autres mystères même si Vaughan ne prend pas le partie de complexifier à l'outrance son intrigue.
C'est mystérieux mais pas tordu et dès le 1er tome, l'auteur donne certaine clé à son lecteur sans que celui-ci soit forcement pris par la main.
Pour le reste , on retrouve les qualités d'écriture du scénariste.
C'est sans temps mort, chaque chapitre est prenant et les cliffhangers de fin donnent toujours autant envie de lire la suite.
Et bien sûr, la caractérisation des personnages est toujours aussi réussie.
Chacune des adolescentes a son importance et il y a un véritable équilibre de groupe.
Et graphiquement, avec Cliff Chiang , on est plutôt gâté.
Certes, ce n'est pas la folie en charac-design mais la mise en page est chiadée et le tout est très agréable à regarder (même si pour être honnête, je le trouvais presque plus à sa place sur Wonder Woman)
Alors, c'est vrai que Paper Girls est moins touchant, moins drôle et moins vibrant que Saga mais au final, à quoi bon les comparer.
Les 2 titres offrent vraiment quelque chose de diffèrent et l'ignorer , ça serait aussi ignorer tout le potentiel que peut avoir cette série dont j'espère un deuxième tome un peu plus fou ( et dieu sait qu'avec les voyages dans le temps, on peut s'amuser )