Paradise Kiss par Ninesisters
J'ai profité de la sortie de Paradise Kiss en une intégrale (de 875 pages et qui fait mal aux mains) pour me la procurer. Et dire que j'ai failli passer à côté, c'est dire si la surabondance de nouvelles parutions rend le marché flou ; je ne voudrais pas être un néophyte, cela doit être presque impossible de s'y retrouver, à moins de se focaliser sur ce qui se vend déjà le mieux...
Bref, j'ai essayé Paradise Kiss, un manga qui me faisait de l'oeil depuis quelques temps déjà. C'est ma première série de Ai Yazawa. Cela peut paraître étonnant de la part d'un amoureux de shojo manga, mais je ne peux pas tout acheter non plus ; de la même manière, j'adore les shonen bourrins, et je n'ai pourtant jamais vu/lu Berserk, cela ne s'est jamais trouvé.
Mais revenons à Paradise Kiss. En gros, c'est l'histoire d'une fille "normale" – prise dans le système scolaire japonais classique, et pressurisée par une mère en phase avec ce système – qui va croiser une bande de lycéens qui vivent pour leurs rêves de percer dans le milieu de la mode. Le bon vieux choc des cultures. A leur contact, elle va changer et blablabla, tomber amoureuse de l'un d'entre eux et blablabla, classique. Paradise Kiss est pourtant un shojo assez mature malgré l'âge des personnages, puisqu'il sera souvent question des plaisirs de la chaire, et parce que le message final est assez fataliste : les personnages ne réaliseront leurs rêves qu'à moitié, rattrapés par la réalité.
Le graphisme de Ai Yazawa est très agréable ; je découvre, j'adore. Les personnages principaux sont vraiment sympathiques, en particulier Miwako et Isabella. Il y a de l'humour, de l'amour, en faisant souvent un shojo dans le meilleur sens du terme.
Alors pourquoi aurais-je envie d'exprimer une légère réserve ? Pour plusieurs raisons. D'une, j'ai parlé plus haut de la dure réalité qui finit par rattraper les personnages ; pour ma part, cela peut paraître enfantin, mais je ne lis pas de manga (ou du moins pas les shojo de type "comédie romantique") pour être confronté à la réalité. De deux, j'ai parfois eu du mal avec le style narratif de l'auteur ; par exemple, blaguer sur le fait que les protagonistes soient dans un manga, cela peut être amusant une ou deux fois, mais ici, c'est systématique et vite lassant. De trois, les thèmes m'ont peut-être tout simplement peu accroché, car au final, je trouve que Paradise Kiss est un bon shojo, mais sans tellement plus ; je l'ai lu sans déplaisir (loin s'en faut), j'ai rigolé, mais je n'y ai rien vu d'exceptionnel.
Paradise Kiss est un manga agréable, mais pas transcendant.