Moreau nous emmène cette fois-ci encore plus loin que les terres désolées d'Islande, scène de son précédent ouvrage, La Saga de Grimr. Il nous entraine jusqu'à l'aube de notre histoire. Penss est fatigué de se battre contre le monde sans rien comprendre. Il ne fait que survivre au milieu de cette Mère-Nature hostile, jusqu'au jour où il perce ses secrets.
Il décide alors de se poser et de s'arrêter, alors que le destin des humains était jusqu'alors de fuir, encore et toujours, sans cesse. De nomade, il devient sédentaire. De chasseur-cueilleur, il va devenir agriculteur. Et il va lutter contre le monde entier, avec une énergie surhumaine.
Cette BD, plus encore que sa précédente, c'est une ode à la contemplation des grands espaces. C'est aussi le chant de l'insignifiance de l'humain face au vaste tout qu'est le monde. Ce chant est beau, comme le prouve l'auteur dans des pages qui respirent la magie et le mouvement. Ce chant touche des cordes au fond de l'être.
Et l'on se retrouve, en sortant de cette lecture, avec l'impression que tout est vrai, que notre ancêtre était vraiment cet être contemplatif avec qui nous partageons tant.