Joël Alessandra est né à Marseille. C’est dans les ruelles typiques du quartier du panier que s’ouvre Petit-Fils d’Algérie sur de magnifiques aquarelles de murs ocres denses sous un ciel bleu intense. Fils de rapatriés de la guerre d’Algérie, descendant d’immigrés italiens, maçons, bâtisseurs, architectes, l’auteur remonte la piste ici des vies qu’il n’a connues que dans les mots de ses parents et de ses grands-parents.
De Paris, monochromes gris bleus, à Constantine, pleine de couleurs vives, c’est un voyage personnel auquel nous convie Joël Alessandra,
un carnet de croquis et d’aquarelles splendides
sur les empreintes de sa famille dans l’histoire d’une ville. Formidable et impressionnant documentaire architectural autant que rassemblement épars d’Histoire, de légendes et d’anecdotes, Petit-Fils d’Algérie a le goût du laisser porter :
Je me rends compte que ma quête d’identité se transforme en une
sorte de balade touristique.
Le souk de la cité millénaire, les gorges et les ponts, un tour hors de la ville jusqu’aux ruines de Djemila la jolie, les premiers colons italiens, les chantiers, la guerre d’indépendance, la dictature, les années de plomb, et l’apparent bon vivre aujourd’hui, l’errance est enchanteresse. L’auteur s’y laisse promener, fuyant certaines questions personnelles pour y revenir irrémédiablement le moment venu, dans la maison familiale.
Me souvenir était essentiel.
Les traces de sa famille ancrées, nouveaux souvenirs ayant pris corps sur les histoires et les photos de famille, Petit-Fils d’Algérie conclut sur la transmission, l’importance de connaître ses racines, l’apaisement qu’on y trouve, la compréhension de soi, l’acceptation. Peintre poète, Joël Alessandra se livre avec retenue mais sincèrement, et nous emmène à ses côtés, dans les rues de Constantine, reconstruire sa propre histoire
au cœur d’une Algérie accueillante et colorée.
Belle d’innombrables aquarelles vives et vivantes.