C’est l’histoire d’un homme désœuvré qui va obtenir un nouveau boulot des plus farfelues: servir de doudou humain!
C’est à dire d’aller dormir dans le lit de personnes qui n’arrive pas à dormir. Ainsi les clients pourront se caler contre son corps et avoir la chaleur humaine nécessaire pour s’apaiser et s’endormir. Il s’agit exclusivement de personnes fortunés, essentiellement des femmes.
Avec un postulat de départ aussi originale, on ne peut qu’avoir de grandes attentes, du moins une grande curiosité vis à vis des possibilités scénaristiques que ça ouvre.
Or, comme le dit Télérama «une adaptation en film semble tout à fait envisageable » et c’est bien ça le problème.
Premièrement car hormis les baraques et les appartements aux pièces immenses qui constituent les décors de la BD, il n’y a rien de visuellement fous à se mettre sous les yeux.
Malgré le médium utilisé, on reste dans le domaine du représentable, du quotidien. Ce qui n’est pas un souci en soi, on est pas toujours obligé d’ouvrir grandes les portes de l’imaginaire quand on fait une BD, ceci dit il est aussi regrettable que d’un point de vue moral, on reste également dans le domaine du représentable, et en soi la BD est facilement adaptable en film (voire même en téléfilm..?).
En effet, la seule problématique qui découlera de l’histoire sera: comment va-t-il avouer à sa femme son véritable métier? Car comme on peut l’imaginer avec un un métier qui implique de se coucher dans le lit d’autres personnes, il se sent obliger de lui cacher. D’autant plus qu’il a longtemps été au chômage et ne compte pas y revenir.
Car la vraie question qui en découle c’est de savoir si dormir avec quelqu’un, même sans rapport sexuel, c’est trompé (on aurait préférer savoir si sucer c’est tromper, comme dirait l’autre).
Le problème c’est qu’on en restera là. Ne vous attendez pas au moindre dérapage, il n’y en a pas. Tout est moralement dans les clous. Les personnages sont pour la plupart irréprochables, qu’ils soient riches ou pauvres d’ailleurs. L’auteur n’attaque pas vraiment non plus la dimension sociale de ces prestations, qui se veulent très prestigieuses.
Ça ne bouscule pas grand chose, ce n’est pas du tout rock’n roll et c’est plein de bons sentiments… Quand on dessine ses personnages danser, c’est finalement qu’on a pas grand chose à raconter…