Ce sont des choses qui arrivent. On se lance dans une œuvre quelconque pour une raison qui l’est tout autant … et on se prend une droite dans la gueule sans prévenir. Là, j’ai encore mal de celle que m’a envoyée Pilules Bleues. J’aurais probablement dû m’y attendre de la part de Frederik Peeters (dont j’ai déjà parlé par ici) mais ça reste toujours une surprise.
Pilules Bleues est une histoire autobiographique. Frederik Peeters y raconte sa relation avec Cati, sa compagne. En fait, je ne savais rien de cet album, pourtant sorti il y a treize ans et accompagné d’une excellente réputation, avant de l’entamer. Et j’en suis très content. Partant du principe que le facteur surprise peut jouer un rôle positif, je n’en dirai donc pas plus que nécessaire : il suffit de toute façon de se renseigner deux minutes pour découvrir autour de quoi tourne l’album (sans pour autant s’y réduire). Lecteur éventuel, je te laisse le choix.
Dois-je plutôt insister sur le dessin ? Tout en noir et blanc, il est terriblement humain. J’entends par là que les personnages vivent littéralement sous nos yeux. Je pourrais me noyer dans les grands yeux expressifs et fatigués de Cati. Après, il y a la justesse du propos qui, on le devine, n’a pas été conçu en une journée mais plutôt en quelques années de vécu, de réflexion et d’échanges. Pilules Bleues est une histoire douce, très intime et raisonnée à la fois, qui évite avec brio de tomber dans le pathos facile.
La vraie baffe, on se la prend en fait une fois la dernière page tournée, quand on réalise à quel point ce qu’on a lu était bon. Donc voilà : achetez-le, empruntez-le, volez-le, je m’en fous, on ne tombe pas si souvent sur une BD de 190 pages lues d’une traite mais qui, par contre, ne s’oublient pas de sitôt.
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