Quand Warren Ellis joue les archéologues pop

Avec Planetary, tome 1, Warren Ellis, Phil Jimenez, et John Cassaday nous entraînent dans une aventure où le monde réel cache des couches invisibles d’histoires oubliées, de mystères surnaturels, et de clins d’œil à toute la culture pop imaginable. Ce premier tome est une porte d’entrée intrigante dans un univers où chaque page déborde d’idées folles et d’un amour manifeste pour la fiction sous toutes ses formes.


L’histoire suit l’équipe de Planetary, un groupe de « détectives de l’étrange » dont la mission est de révéler la vérité derrière les récits oubliés et les événements fantastiques. Entre héros pulp, monstres géants, et secrets enfouis dans les recoins les plus sombres de l’histoire, ce premier tome propose une succession de vignettes captivantes qui posent les bases d’un univers aussi complexe que fascinant.


Le trio principal – Elijah Snow, Jakita Wagner, et le Drummer – est aussi charismatique que mystérieux. Elijah, avec son cynisme glacé et son aura de sagesse, s’impose rapidement comme un guide fascinant dans cet univers. Jakita, forte et impassible, apporte une énergie brute, tandis que le Drummer, avec ses compétences énigmatiques, ajoute une touche de bizarrerie bienvenue. Leur dynamique, bien que classique, est une force motrice qui donne envie d’en savoir plus.


Visuellement, John Cassaday livre une performance impressionnante, avec des illustrations détaillées et une mise en scène qui rend hommage à l’ambition du scénario. Chaque case regorge de détails, et les atmosphères changent radicalement selon les récits explorés : tantôt hommage à la science-fiction rétro, tantôt plongée dans l’horreur gothique. Le style visuel évolue en harmonie avec le récit, créant une véritable expérience sensorielle.


Narrativement, Warren Ellis excelle à tisser une intrigue qui fonctionne aussi bien comme une série d’épisodes autonomes qu’un tout cohérent. Chaque chapitre explore un aspect différent de la culture populaire ou des genres littéraires, tout en laissant entrevoir une trame plus vaste et mystérieuse. Cependant, cette structure éclatée peut dérouter certains lecteurs, surtout si l’on s’attend à un récit linéaire. Les nombreux clins d’œil et références, bien qu’excitants, risquent également de perdre ceux qui ne partagent pas les obsessions encyclopédiques d’Ellis.


Le véritable charme de Planetary réside dans son ambition : c’est une lettre d’amour à la fiction, un hommage aux mythes modernes et une réflexion sur la manière dont les histoires façonnent notre perception du monde. Cependant, cette ambition peut parfois donner l’impression que l’œuvre s’adresse davantage à un public initié qu’à un lecteur lambda.


En résumé, Planetary, tome 1 est une œuvre dense, visuellement somptueuse et intellectuellement stimulante. Avec une équipe de personnages intrigants, un univers bourré de mystères, et une narration qui jongle avec brio entre hommage et originalité, ce premier tome promet une aventure unique pour les amateurs de culture pop et de récits complexes. Un voyage où chaque page est une excavation dans l’histoire secrète des histoires elles-mêmes.

CinephageAiguise
8

Créée

le 30 déc. 2024

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