2015 : contact établi avec Planetes via l’intégrale. Un contact pas forcément optimal vu la dimension (et le poids) de l’objet, qui a l’avantage d’endormir en un coup quelque malandrin qui cherche querelle. Les 3 tomes de cette édition « Perfect » permettent un meilleur confort de lecture, en plus d’avoir chacun son marque-page et des pages couleurs. S’évader dans l’espace ne se fait pas sans confort !
Replonger dans ces pages m’a permis de constater que mes souvenirs étaient bien loin de constituer un résumé exhaustif pour un manga qui a la tête dans l’univers et les pieds sur Terre. J’ai d’abord été frappé par les ponts qui se dressent avec Cowboy Bebop avant de ressentir cet appel de l’espace, une addiction qui me renvoie au Buntaro Mori d’Ascension. Sans compter ces moments chaleureux qui réchauffent les cœurs à l’instar de ceux que l’on peut rencontrer dans Fullmetal Alchemist.
Planetes n’est cependant pas un patchwork d’autres réalisations nippones. Makoto Yukimura nous développe sa vision de la conquête spatiale qui est moins affaire de batailles intergalactiques avec des extra-terrestres que de considérations matérielles, intellectuelles, financières, écologiques, religieuses et diablement humaines. La conquête de l’espace c’est tout un ensemble d’activités, d’humains et de machines qui servent à faire tourner la roue. Et si on se concentre sur des récupérateurs / éboueurs de l’espace, la série nous montre bien d’autres rôles.
Mais si l’espace est l’ultime frontière, les liens avec la Terre ne sont pas oubliés. Pas seulement pour les ressources dont « elle » a besoin. Il y a des familles, des passés qui vous lient. Des chiens aussi. Pour voyager loin et longtemps mieux vaut des attaches solides. Marins et astronautes, même combat.
Planetes offre ainsi de profondes réflexions sur de multiples sujets : ce que nous voulons a-t-il un sens ? Qu’est-ce qui sépare la Terre de l’espace ? Qu’est-on prêt à sacrifier pour réaliser son rêve ? Quelle boussole pour nous orienter dans l’espace ? Une grande œuvre.