Plus fort que Batman

Nightwing est enfin de retour après ces 2 années passées à jouer les espions, et ça fait du bien !

À peine rentré de chez Spyral, Dick s’en va déjà pour aller rejoindre le Parlement des Hiboux. Ces derniers ont en effet menacé d’attenter à la vie de Robin (Damian Wayne) si Nightwing ne rejoignait pas leur rang.

Les Hiboux pensaient avoir un moyen de pression sur Nightwing, mais ils ignorent qu’il est déjà parvenu à les contrer. Dick choisit néanmoins de les rejoindre afin de pouvoir les faire tomber de l’intérieur.

C’est l’occasion pour lui de prouver sa valeur à la Bat-Family, mais surtout à Batman, ce dernier lui laissant carte blanche sur l’opération, pensant que Dick est désormais prêt à voler de ses propres ailes. Bruce lui rappelle d’ailleurs qu’il n’est plus son professeur, et qu’il est à présent temps qu’il prenne ses propres décisions.

Cependant Nightwing aura bien du mal à gagner la confiance des Hiboux, c’est pourquoi ils le placeront sous la responsabilité d’un dénommé Raptor, qui souhaite prendre la suite de sa formation. S’en suivront quelques dilemmes moraux pour Dick, souhaitant faire les choses à sa façon, mais ne voulant surtout pas décevoir Bruce.

En somme un bon scénario, rythmé et parsemé de bonnes surprises. Grâce à son lot de révélation, le scénario parvient à surprendre même lorsque l’on croyait tomber dans le déjà-vu.

Le début de cette série n’est pas sans rappeler la série Grayson (ce premier tome faisant en réalité office de transition entre la série Grayson et Nightwing), Dick voyageant aux 4 coins du monde pour remplir les missions qu’on lui assigne, toujours en bonne compagnie (ou pas).

Il est dommage que Tim Seeley n’exploite pas vraiment le potentiel de ce Parlement des Hiboux, les réduisant uniquement à des gros riches prétentieux, méprisants et plutôt débiles.

Ils permettent néanmoins un parallèle intéressant avec Dick Grayson, qui avant de partir avec Bruce Wayne faisait partie des gens les plus pauvres du monde, ce qui profitera ainsi à Tim Seeley pour mieux rattacher Nightwing à son passé bohémien.

Le personnage de Raptor en revanche se trouve être une excellente trouvaille. Toujours dans l’optique de l’émancipation de Nightwing, le personnage permet de remettre en question les méthodes et la vision de justice de Batman, afin de mieux marquer la frontière entre Bruce et Dick, et de continuer de ramener ce dernier vers ses racines.

Raptor permet également de faire avancer la relation Dick/Bruce en étant une sorte de projection pour Dick, de ce qu’il aurait pu devenir si Bruce ne l’avait pas adopté/sauvé. Renforçant ainsi encore un peu plus le lien qui l’unit avec son ancien mentor.

Grâce à un final somptueux, on voit enfin Nightwing et Batman sur un pied d’égalité, pour la première fois depuis le reboot des New52.

Au cours de cette série Rebirth, Tim Seeley tentera de ramener Nightwing à une situation semblable à celle qu’il avait dans l’ère pré-New52, il y fera d’ailleurs beaucoup de comparaisons avec son ancien mentor, dans le but de toujours bien le différencier de Nightwing, et de montrer ce que ce dernier peut apporter de plus.

Si le personnage de Dick Grayson ne vous est pas familier mais que vous souhaitez le découvrir, c’est la série qu’il vous faut. Cette série vous apportera toutes les clés pour comprendre le personnage, ses motivations, son combat ou encore sa relation complexe avec Batman.

Pour ce qui est des dessins, on retrouve un Yanick Paquette sur le numéro d’introduction qui n’est clairement pas à son meilleur niveau, mais le rendu reste tout de même bon.

Puis sur la série en elle-même nous retrouvons Javier Fernandez qui nous livre une bonne prestation, bien aidé par l’excellente colorisation de Chris Sotomayor. Les personnages sont plutôt soignés mais certains arrières plans laissent parfois à désirer. Une partie graphique qui risque de ne pas plaire à tout le monde, mais avec un style qui colle plutôt bien avec l’ambiance de la série.

On a donc ici un très bon tome, avec une histoire solide, bien écrite et avec une caractérisation de personnages aux petits oignons. Cette série n’est peut-être pas l’incontournable de ce Rebirth, mais elle figure sans aucun doute dans le haut du panier.