Désolant !

Lorsqu'une histoire de Trolls de Troy se déroule sur deux tomes, le deuxième tome est généralement un peu plus faible. C’est complètement le cas ici, bien qu’Arleston prend le parti de se séparer assez vite de l'imbécile Roken, cela ne lui permet pas de se concentrer sur les personnages les plus amusants. Trolanne ne sert strictement à rien dans l’histoire (à part pour montrer sa culotte ou sa généreuse poitrine), Fuquatou est clairement moins drôle que d’habitude, Tyneth et Gnomdpom transparents. Même le trio habituel Tetram/Profy/Waha peine à faire sourire.

Je regrette aussi le scénario, qui reprend les mêmes ficelles déjà vues et revues dans la série (l’enchantement massif de tous les trolls du village = déjà vu ; le pouvoir magique de Waha qui règle tous les problèmes des deux tomes en une demie-page = déjà vu (et un peu facile), voyager en dragon en tapant dessus = déjà vu). Paradoxalement, je regrette aussi le manque de gags récurrents de la série (le démembrement gratuit de paysans, les huttes de Profy…). Les bonnes idées (le Carnaval d'Ekmul, par exemple) sont traitées trop rapidement, alors qu'elles auraient pu être creusées pour être plus drôles et mieux intégrées à l'histoire.

En gros, je trouve que ça manque d’audace et d’originalité. La série s’essouffle. En reprenant les mêmes grosses ficelles que les précédents tomes, Arleston et Mourier montrent qu’ils ont de plus en plus de mal à se renouveler, et qu’ils comptent sur la base de fans pour assurer un minimum de ventes sans trop d’effort. C’est bien dommage, ils nous ont déjà habitués à bien mieux.

Sinon, Mourier excelle dans un dessin toujours plus créatif, un vrai régal (même si il insiste un peu trop sur les demoiselles en petites tenues ou dans des positions suggestives pour faire du remplissage de cases – quand ça n’apporte rien à l’histoire, l’intérêt est faible, autant aller lire du Manara, au moins c'est assumé) !