Une vie monotone. Voici ce que vit cet agent de police posté sur la lune. Et nous le suivons, heure après heure, jour après jour, dans sa routine. Tom Gault nous livre ici un titre mélancolique. Avec son trait minimaliste, l'auteur parvient à capter l'univers lunaire dans lequel notre héros évolue au fil des pages. Un univers rigide, qui a perdu le charme poétique qu'il avait pour beaucoup avant sa conquête. Le récit offre une vision désabusée des rêves humains. Une fois conquis, et une fois le rêve devenu réalité, ce dernier s'avère au final trop réel, trop redondant, et tellement peu excitant. Si s'échapper dans l'espace, échapper à la Terre et ses habitants était une source d'espoir, une recherche d'une existence meilleure, les protagonistes de ce récit ont, ironiquement, besoin de la présence de leurs pairs pour aller mieux, et apprendre de nouveau à rêver.
Ironie, et doux humour, c'est également ce qu'offre Police lunaire. Ce quotidien monotone sur le satellite de la Terre donne lieu à des situations parfois touchantes, mais également décalées. Au final, des humains habitant la lune, et essayant d'y reproduire leur confort terrestre devient une chose absurde une fois posé à l'image. Le paysage lunaire désert et rocheux, où rien ne peut y vivre sans protection est bien peu propice à l'accueil d'un hôtel ou d'une machine à café. Au final, c'est ce que dit le récit. S'échapper dans l'espace paraît être un doux rêve, mais qui ne fonctionne pas sur la durée. Au final, les gens semblent plus heureux en construisant leur bonheur parmi leurs pairs, et non sur un lieu qu'il est plus apprécié d'admirer, que d'y vivre.