Ce flic a tout pour être heureux: des concitoyens paisibles, un taux de résolution des crimes (certes inexistants) de 100 %, une machine à donuts et une vue imprenable sur la Terre. Et pourtant, solitaire et désoeuvré sur un satellite peu à peu déserté de ses colons, il a le blues.
Les reliefs hachurés de Tom Gauld nous plongent dans un univers bleuté, un brin dépressif, où la colonie lunaire aux airs de Légo désuets s’endort entre les arbres sous cloche et le vide sidéral, dans un silence que ne viennent briser que quelques "PZUNK", "PING" et autres dialogues aussi minimalistes que le dessin.
De par son atmosphère mélancolique et son rythme lent, "Police lunaire" tient d'abord de la rêverie contemplative, rehaussée par les touches d'humour qui se glissent entre les cases pour égayer la quasi-monochromie ambiante.