Como se diz "déjà-vu" em português ?
Les étals des libraires se sont ces dernières années recouverts de romans graphiques (plus ou moins) autobiographiques, au point d'en arriver à une certaine lassitude, du moins, une forme de satiété pour les dévoreurs de BD que nous sommes.
En ce sens, « Portugal » n'est pas pire que ses prédécesseurs : il en surclasse même un certain nombre sur le plan purement graphique, comparez par exemple avec « Le combat ordinaire » sur une thématique voisine, beaucoup moins élaboré visuellement. On pourra tout de même lui reprocher d'arriver un peu tard.
En dépit de ses qualités graphiques évidentes, et outre l'impression de redite, « Portugal » souffre d'une ampleur quelque peu démesurée, qui nuit à sa densité. A l'image de son auteur et de ses protagonistes, le récit est tout méditerranéen : d'une nonchalance un brin excessive. Si bien que comme son double de fiction qui ne semble savoir ni où il va, ni ce qu'il veut, Cyril Pedrosa semble quelquefois ne pas très bien savoir comment raconter ce qu'il a à dire.
Cette construction installe une imperceptible sensation de longueur, et rapidement on s'étonne de l'engouement qu'a suscité cet album, étonnement qui se dissipe toutefois - partiellement - à l'arrivée de la conclusion, assez joliment tournée.
Reste donc un album de bonne facture, mais –AMHA- sûrement pas dans les toutes meilleurs œuvres de ces dernières années.