Cette histoire, c'est celle d'un oncle.
Un oncle joueur de Tar, brisé par la perte de son meilleur instrument, qui ne sait comment combler le vide insondable en lui.
Un oncle qui, comme dans les histoires d'amour tragique, repense à ses erreurs passées, et cherche vainement à échapper à un quotidien étouffant.
Seul réconfort olfactif : l'odeur exquise de son plat préféré, le poulet aux prunes.
Marjane Satrapi, forte de son excellent roman graphique Persepolis, revient avec Poulet Aux Prunes pour une nouvelle fois toucher terre dans son Iran des années 80, alors en pleine mutation politique et économique. Mais le récit est cependant très différent de d'habitude.
Déjà, car le propos politique n'est qu'un petit élément en guise de toile de fond pour poser son conte, mais surtout car le thème, bien que tragique, est traité avec moins d'approfondissement qu'avec son dernier ouvrage : privilégiant la forme du conte, Satrapi nous délivre certes moins poignant et percutant , mais quand même ancré dans les réalités et déconvenues de l'amour.