On attendait bien sûr Marjane Satrapi au tournant, après le triomphe artistique et commercial - comme on dit - de "Persépolis", et ce "Poulet aux Prunes", chronique du désespoir d'un musicien iranien, commence d'abord de manière moins convaincante que prévu, comme si Satrapi cherchait ses marques dans une fiction certes familiale, mais moins personnelle. Puis elle retrouve les meilleurs accents de "Persépolis" lorsqu'elle élargit son sujet aux autres membres de sa famille. La fin, surprenante, est magnifique, et confirme que nous tenons bien là un auteur majeur. On attend désormais le "prochain Satrapi" avec confiance... [Ecrit en 2004]