Quand Dieu se planque et que le blasphème devient art

Preacher : Livre 1 de Garth Ennis et Steve Dillon, c’est un peu comme un sermon délivré par un rockeur bourré sur scène : irrévérencieux, chaotique, mais étrangement profond. Prépare-toi à un cocktail explosif de violence, de réflexion existentielle, et de dialogues qui te feraient presque bénir l’insolence.


L’histoire démarre sur les chapeaux de roue avec Jesse Custer, un pasteur Texan qui fusionne accidentellement avec Genesis, une entité divine aussi puissante qu’incontrôlable. Résultat ? Jesse se lance dans une quête complètement barrée pour retrouver Dieu. Oui, littéralement. Dieu, apparemment trop occupé pour gérer son bordel cosmique, a filé en douce, et Jesse est bien décidé à le ramener à son bureau pour quelques explications musclées. En chemin, il est accompagné de Tulip, son ex flingueuse badass, et de Cassidy, un vampire irlandais qui carbure au whisky (et à une morale discutable).


Le ton est donné : Preacher ne fait pas dans la dentelle. Garth Ennis s’en donne à cœur joie pour dézinguer tout ce qui ressemble à une institution : religion, politique, justice, famille… Tout le monde prend cher, et c’est ça qui fait tout le sel. Les dialogues sont ciselés, trempés dans l’acide et servis avec une verve jubilatoire. L’humour noir règne en maître, mais derrière l’insolence se cache une véritable profondeur, notamment dans la relation entre Jesse, Tulip, et Cassidy.


Graphiquement, Steve Dillon livre des planches aussi percutantes que le scénario. Son style clair et précis contraste avec la brutalité des scènes qu’il dépeint, rendant chaque explosion de violence encore plus marquante. Et il faut le dire, Preacher regorge de moments où tu te demandes si ton moralomètre ne vient pas de se griller un fusible.


Le récit est un équilibre parfait entre road-trip chaotique et introspection métaphysique. Les personnages sont magnifiquement écrits : Jesse est à la fois torturé et charismatique, Tulip est bien plus qu’une simple sidekick, et Cassidy est… eh bien, Cassidy. Chacun a ses moments de gloire, ses failles, et une complexité qui rend leurs interactions passionnantes.


Cependant, Preacher n’est pas pour tout le monde. La série se complaît dans l’excès, et certains pourraient être rebutés par son côté provocateur. Mais c’est justement ce qui fait sa force : Ennis et Dillon ne reculent devant rien pour servir leur vision.


En résumé : Preacher : Livre 1 est une œuvre culte, une véritable gifle narrative et visuelle qui mélange théologie, hémoglobine, et humour décomplexé. Si tu aimes les histoires qui osent tout, qui remettent tout en question, et qui ne laissent aucune institution tranquille, alors prépare-toi à dire Amen. Ou plutôt, Hell Yeah.

CinephageAiguise
8

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Créée

le 28 nov. 2024

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