Princess Princess par aaapoumbapoum
Princess Princess est un shojo de Mikiyo TSUDA publié en France par feu la maison d’édition Kami en 2007. L’auteur est tout à fait connu pour sa propension à intriquer des garçons entre eux mais ce coup-ci, la série n’entre pas vraiment dans la catégorie des Boy’s love (amour charnel masculin), flirtant à peine avec le genre.
Si on élague un peu le résumé de Manga-news, on comprend que le héros est un bel éphèbe qui intègre un établissement de garçons. Face à la meute de jeunes hommes – frustrés de ne pas pouvoir délicatement reluquer de fraiches demoiselles – , l’équipe dirigeante a décidé d’institutionnaliser le travestissement de certains lycéens. Ceux-ci sont triés sur le volet en fonction de la délicatesse de leurs traits et bénéficient en échange de certains avantages. Ils subissent toutefois un certain niveau d’attention, pas forcément facile à gérer. D’où le piquant de ce titre, j’imagine, qui est classé en comédie et humour selon le même site web.
L’auteur réussit en France à survivre à la chute de Kami car sort chez Kaze (Il a fait Kami- Kaze, héhé) début 2010 le one-shot Family complex puis la série the days of revolution en 2T à la fin de la même année. Entre ces séries ont aussi été publiés divers yaoi de son cru. Les deux titres que je viens de citer, que vous pourriez considérer comme des séries dérivées (camouflées car aucun élément d’affiliation n’est mentionné sur leur couverture) ont en fait été dessiné bien avant Princess Princess et sont même de profondes racines du récit. L’auteur l’avoue bien volontiers: ayant du mal à créer de nouveaux personnages de toutes pièces, il prit le parti d’intégrer son tout nouveau récit dans un univers déjà connu de ses lecteurs. La décision de lire ou ne pas lire ces tomes additionnels ne chamboulera pas votre appreciation de PRI PRI (petit surnom officieux choupinou donné par les fans) mais ne vous étonnez pas de constater une dégradation de son style au fil des spin-offs si vous persévérez. Ou un retour aux sources, si vous préférez.
Son rythme scénaristique de la série est bien géré. Les différentes problématiques posées à ces jeunes gens obligés de se travestir surfent sur les clichés habituels mais l’auteur, en surfer aguerri, ne tombe pas de sa planche narrative et les enchaîne sans s’y appesantir, évitant les redondances écœurantes de séries plus longuettes. Il revient peu sur les sujets déjà abordés, préférant en soulever d’autres pour finir avec un panorama assez complet des désagréments qu’auraient pu vivre de réels protagonistes. Et c’est drôle. Le trio principal est suffisamment bigarré pour que les décalages humoristiques fonctionnent régulièrement. Mikiyo Tsuda profite aussi de ses précédentes séries pour donner une bonne profondeur à ses personnages, subtile grâce aux révélations voilées qui parsèment le récit en faisant référence de façon naturelle aux aventures familiales préalables des personnages.
Le tome Princess princess + n’est pas à négliger car poursuit efficacement le récit même après la conclusion de l’histoire principale.
Alecs Bapoum