Non, les Shonen ne se résument pas qu'aux Nekketsu. Prisonnier Riku en est la preuve. L'oeuvre de Shinobu Seguchi rentre bien dans la catégorie phare du manga : on y suit la vie de Riku Kurita, adolescent ayant grandi dans la partie bidonville de Tokyo, désormais séparée en deux par un dôme après la chute d'une météorite, avant d'être condamné à 30 ans de prison ferme alors qu'il a été témoin du meurtre de son "papy" par le préfet de la ville, meurtre dont on l'a accusé.
Oui, Riku n'a pas une vie facile. Et pourtant, ce gamin de 13 ans au physique frêle qui n'a aucun pouvoir ni arme va sonner le cri de révolte face à cette société injuste grâce à sa rage, emmenant les autres détenus, pour la plupart des membres de gangs ultra-violents, dans son sillage. Son objectif : s'évader de cette prison réputée inviolable. La loi du plus fort, élément clé du Shonen, est amené vers un horizon social, le préfet étant également le directeur de la prison de "l'Île du Paradis", et les matons faisant office de véritables tortionnaires. L'univers carcéral ici présenté n'est pas si loin de celui développé dans le seinen de Masasumi Kakizaki et George Abe, Rainbow.
Les premiers tomes vous procureront sans doute une phase émotionnelle relativement intense. Malgré une certaine répétitivité et quelques longueurs aux alentours des 12 et 13èmes tomes, Prisonnier Riku parvient à scotcher, à amener de la tension ou de l'émotion quand il faut, le tout avec cet aspect critique de la société bienvenu dans un Shonen et un héros grandiose.
Critique basée sur les 20 premiers tomes