Leo Loden est une série qu’un ancien coéquipier m’avait fait découvrir il y a plus de vingt ans lors d’un stage de handball. Le scénariste, Christophe Arleston, ne m’était alors pas inconnu. En effet, j’étais à l’époque un lecteur fidèle et conquis de Lanfeust de Troy.
Cette découverte des aventures de Léo, détective privé à Marseille s’était avérée très agréable. Les histoires étaient rythmées et accompagnées d’un ton humoristique efficace. Depuis, je suis devenu un lecteur fidèle des enquêtes de ce héros sympathique à l’entourage haut en couleur.
Avant d’entrer de plein pied dans ma critique du vingt-neuvième tome, Privé boucané, je trouve judicieux de vous faire un rapide tour de table du casting. Léo Loden est donc le personnage principal. Ancien policier, il s’est mis à son compte et travaille dorénavant en tant que privé dans la cité phocéenne. Il est accompagné au quotidien par un oncle des plus originaux. Cet ancien marin au parcours de vie plein de rebondissements ne laissera, je pense, personne indifférent ! Il est le principal atout comique de la série. De plus, Léo est en couple avec la volcanique Marlène. Leur relation amoureuse ne souffre d’aucun temps mort !
Une des particularités de Leo Loden est de souvent faire voyager son héros. Cela offre ainsi l’occasion de donner un ton particulier à chaque tome. Ce mécanisme est proche de celui utilisé dans certains albums d’Astérix. Les auteurs apprécient jouer avec les spécificités locales pour en faire un ressort comique souvent efficace. Ce nouvel opus va amener Leo et son oncle Loco à se rendre en Martinique enquêter sur la disparition en mer du fils d’un riche industriel. Malgré son potentiel apparent, la dimension « touristique » de l’intrigue manque à mes yeux d’attrait et d’approfondissement. Au final, l’histoire aurait pu tout aussi se dérouler ailleurs que dans les Antilles sans que le scénario n’en pâtisse. C’est dommage car ce pan narratif est souvent une des belles réussites de la série et fait partie de son charme.
La mise en place de l’intrigue est rapide. Leo et son oncle se rendent en Martinique pendant que Marlène loge temporairement avec leurs deux enfants sur le bateau de Loco. En effet, leur appartement est inhabitable suite à un dégât des eaux. En caricaturant le trait, Leo va se dorer la pilule dans les îles laissant femme et enfants à la maison ! Cette situation donnera lieu à quelques échanges « sportifs » au téléphone entre les deux amoureux…
L’enquête en elle-même est assez classique. Son déroulé est linéaire et s’avère finalement peu surprenant. La plupart des rebondissements sont prévisibles. Néanmoins, l’enchainement des événements est assez efficace. L’alternance entre scène d’action et scènes de dialogues est bien dosée. La lecture est agréable et dénuée de temps morts. Néanmoins, je dois bien avouer que j’ai oublié l’histoire quelques minutes après avoir fermé le livre.
Les dessins sont toujours l’œuvre de Serge Carrère. Ils sont dans la lignée des opus précédents. Son trait est toujours autant adapté au ton de l’album. Son style ravira tous les lecteurs de la famille. Les petits et les grands y trouveront leur compte. Le travail sur les décors est toujours soigné et la capacité du dessinateur à faire vivre les scènes de poursuite est un vrai atout qui rend la lecture agréable et prenante.
Pour conclure, Privé boucané est un album honorable qui répond correctement à son cahier des charges. Il ne fait pas partie des meilleurs de la série mais s’avère meilleur que certains des derniers tomes en date. Je pense qu’il offrira une lecture agréable aux lecteurs en quête d’ouvrage familial et divertissant. Néanmoins, cela reste un peu trop « pantouflard » à mes yeux et cela manque trop de « piment » pour me satisfaire complètement…