Après un tome 17 véritablement captivant dont l’épilogue laissait le lecteur trépignant d'impatience, voici enfin le tome 18, suite et fin d'un diptyque de bonne tenue.
L'ami Buchet se situe depuis quelques temps au sommet de son art et son dessin est excellent. Que ce soient les vaisseaux spatiaux, les équipements ou les personnages (et sur Sillage, il y a de la diversité, c'est rien de le dire !), tout est illustré avec brio. Si l’expressivité de ces divers protagonistes demeure un point fort de Buchet, les scènes d'actions ne sont pas en reste.
Du côté du scénario, c'est du tout bon car après quelques pages seulement, l'intensité dramatique atteint des sommets. Le paroxysme du chaos n'est pas loin et Sillage voit une crise majeure l'affecter dans ses fondations mêmes. Ce que l'on pourra reprocher en revanche au talentueux JD Morvan, c'est cette propension à sauver d'un coup de baguette magique certains protagonistes de situations totalement désespérées. Ça passe une fois mais répété trop souvent, ça commence à faire beaucoup pour demeurer un minimum crédible. Heureusement que la sympathique héroïne ainsi que ses sémillants compagnons sont extrêmement plaisants à suivre dans leurs périlleuses pérégrinations. En outre, on pourra s'étonner (ou saluer c'est selon) la touchante naïveté de Navïs qui parvient à soulever l’altruisme de peuples qui se méprisent mutuellement. C'est en tous cas un message teinté d'un bel optimisme. L'épilogue se veut d'ailleurs résolument positif avec une belle note démocratique qui pourra faire sourire le citoyen européen un peu blasé par l'écart entre les promesses et les actes des dirigeants.
Ce que l'on retiendra cependant de cette histoire, c'est la tension globale qui parcourt le récit et quelques soupçons qui pèsent sur certains personnages. Gageons que les tomes suivants nous offriront des réponses.