Comme souvent pour les spin-off, on m'a dit que ce n'était pas la peine d'avoir lu la série-mère (Mutafukaz), comme souvent je n'y ai pas cru. Et pourtant c'est bien vrai ! J'adore Mutafukaz, mais force est de constater que Puta Madre peut totalement être lu et apprécié par un néophyte total tant les liens n'apparaissent de manière forte que dans le dernier chapitre (et encore ça n'empêche pas la lecture). Certe, l'amateur de l'univers de Run appréciera les légères références cachées, mais justement rien de trop frontal, rien de réellement marqué, un non-connaisseur de Mutafukaz appréciera 95% de l'intégralité de l'oeuvre !


Et quelle œuvre ! Disons le, Neyef fait ici des merveilles ! C'est visuellement somptueux, à la fois proche de Run tout en étant différent. Graphiquement on prend une claque à chaque planche, on est embarqué dans un monde sans concession, à la fois très proche du notre et, on l'espère, un peu éloigné.
Neyef offre un monde plus froid d'une certaine manière, plus crédible, plus réaliste que celui de Mutafukaz.


Puta Madre nous offre un détour par le monde de la violence et d'une certaine catégorie sociale défavorisé. Après une enfance mal aimée, un passage en prison, puis une vie de petits boulots, les gangs de motards et finalement une tentative de rédemption. Véritable œuvre sociologique par bien des aspects, Puta Madre est une BD coup de poing qui décide d'offrir la rédemption à travers l'horreur de la vie.
Le personnage, dans son aspect maléfique, ne peut cacher ce que le lecteur comprend au fur et à mesure : son aspect christique (qui se révèle pleinement à la lecture de Mutafukaz).


Outre une histoire rythmée, de l'action et une narration parfaite, c'est bien la capacité à faire un propos d'une rare intelligence dans une œuvre facile d'accès qui permet à Puta Madre de plaire (ça plus le dessin de haut rang). Si on tombe dans quelques clichés du genre ce n'est que pour mieux offrir quelque chose de bien fait derrière, montrant que jamais le label 619 ne se laisse aller à la facilité.


Cette lecture pousse tout de suite à relire Mutafukaz et à espérer qu'un jour on n'aura d'autres aventures sur El Diablo. Un grand moment de BD !

mavhoc
8
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le 5 févr. 2019

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mavhoc

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