Q.H.I. fût le dernier album de la période faste de Sillage, un véritable chef-d'œuvre. Les opus suivants perdirent un peu la flamme des premiers. Je pense que je ne remercierai jamais assez le magazine Maniak de m’avoir fait découvrir cette série en la publiant. J’ai pourtant mis longtemps avant de continuer car pas assez « mûr » pour la suivre : j’étais un peu jeune quand j’ai découvert les pensionnaires du Quartier de Haute Insécurité démembrer sauvagement les gardiens de prison. Morvan et Buchet signaient sans doute leur album le plus violent et le plus sanglant mais également l’un des plus aboutis de la saga Sillage.
Commençons par le commencement : la couverture de Q.H.I. est à la fois sobre et intense. Il s’agit pour moi de l’une des meilleures (ainsi que celles des versions collector, que je vous invite à découvrir dans ma liste des meilleures couvertures de Sillage : https://www.senscritique.com/liste/Les_meilleures_couvertures_de_Sillage/1806452).
Le scénario, intéressant, suit directement le tome précédent. On alterne les points de vue, on découvre un peu l’histoire de Rib’Wund et on se prend même de compassion pour les personnages censés jouer les rôles de méchants. Comme dans toute œuvre sur le thème carcéral, la plupart des éléments types sont présents : un pensionnaire qui raconte son parcours et pourquoi il est là ; deux bandes rivales qui s’affrontent pour le contrôle de la prison ; la tenue orange des détenus de prisons américaines ; des émeutes violentes ; des gardiens assassinés …
Cet album est aussi un des piliers dans la quête de Nävis pour connaître son origine et retrouver des êtres humains. C’est bien joué de la part de Morvan car au vu du scénario, on ne s’attend pas à avoir un cliffhanger de la sorte, le genre de révélation qui donne vraiment envie de se ruer pour acheter la suite. Ça paraît même un peu venu de nulle part mais les coïncidences ont aussi du bon de temps en temps. Autant dire que la fin de cette BD est sans doute l’une des meilleures de la série, avec une dernière page sublime du niveau d’A feu et à cendres ou de Le signe des démons.
Concernant les dessins, rien à dire, Buchet a fait son merveilleux boulot. Les couleurs sont très sombres et justes (ce qui changera un peu à partir du tome 8). On a encore une fois droit à une multitude d’aliens d’espèces très différentes sorties de l’imagination du dessinateur. De plus, Rib’Wund a eu droit à une sorte de relooking complet, très agréable, ce qui colle mieux avec l’action de Q.H.I. car il fait moins « stoïque » (surtout grâce à des yeux différents). De plus, Nävis change encore une fois de coiffure, ce qui n'est pas pour nous déplaire.
Au final, le 7ème tome de Sillage est une excellente BD qui permet de varier avec les précédents opus en nous offrant une belle plongée dans l’univers carcéral du convoi le plus célèbre de l’univers.