Quatorze juillet, c’est un peu comme un bal des pompiers où le DJ aurait oublié de brancher les enceintes. Bastien Vivès et Martin Quenehen nous livrent une histoire qui joue sur des thématiques modernes et sociales, mais le tout manque cruellement de pétard pour réellement embraser notre intérêt.
D’entrée, le duo d’auteurs pose une ambiance intimiste, quasi contemplative, avec des personnages en quête de sens dans une société qu’ils traversent, désabusés. Ça sent la promesse d’un grand récit introspectif sur l’humanité, les révoltes intérieures et le poids des idéaux… mais ça reste une promesse, jamais vraiment tenue. À force de vouloir capturer des moments de vie bruts et réalistes, Quatorze juillet finit par donner l’impression qu’on regarde un documentaire sur des inconnus pas très bavards. Fascinant par moments, frustrant les trois quarts du temps.
Visuellement, Bastien Vivès reste fidèle à son style minimaliste, avec une sobriété qui joue bien sur les silences et les émotions contenues. Les cases respirent, les visages expriment, mais il manque ce petit supplément d’âme, cette étincelle qui ferait passer l’ensemble du "correct" à l’"inoubliable". Le dessin a beau être précis et épuré, on aurait aimé une ou deux explosions (au moins symboliques) pour justifier le titre.
Le scénario, lui, semble hésiter entre plusieurs directions sans jamais vraiment se fixer. C’est un peu comme si on avait une playlist Spotify qui sauterait d’un morceau de variété mélancolique à du slam engagé, mais avec des blancs interminables entre chaque chanson. Il y a des intentions, des bribes d’idées, mais le tout manque de liant et d’émotion pour réellement captiver.
Bref, Quatorze juillet est une œuvre qui ne déshonore pas ses auteurs, mais qui ne restera pas non plus dans les annales. Un peu comme un feu d’artifice sous la pluie : ça fait "pschitt", mais on aurait espéré des étincelles.