Se7en lives... like cats in America.

Wandering of Blacksad

Comme le titre vient le souligner, on fait ici face à une ambiance du même acabit que des polars tels que Se7en, mêlant enquêtes, atmosphères pesantes, interrogatoires, relation amoureuse et scènes de crimes, le tout doté d'une aura froide et feutrée, pouvant facilement renvoyer aux contes policiers des années 50. Il dispose également, contrairement au classique de David Fincher et tout à son honneur, de quelques phases de combats dissimulées çà et là le long de l'enquête et détient, grâce à toute sa palette d’animaux hybrides et leurs interactions notamment, une ambiance assez unique et quelque peu adoucie par rapport aux standards des oeuvres du même type. Cependant, avec toutes ses bonnes idées, il parvient sans difficultés à se détacher au maximum de ceux-ci et réussit même assez ingénieusement à contrebalancer cette aspect en y apportant de nouvelles visions et en nous désolidarisant des points d'attaches auxquels nous pourrions être liés dans ce genre déjà si exploité. Rajoutez à ça des dessins juste sublimissimes et une narration classique mais efficace et vous avez Black Sad, ce petit bijou que j’ai eu le plaisir de dévorer en 30 petites minutes. J'ai également beaucoup apprécié, comme cité plus haut, cet univers composé d’hybrides agissant comme des êtres humains à par entière et faisant totalement écho à notre société d'aujourd'hui et d'antan. La narration, pour y revenir, est quant à elle vraiment efficace puisqu'elle jongle brillamment entre des moments où l'on se situe dans la tête et les pensées de notre principal antagoniste et d'autres où on a une vision plus empirique des choses et où les discussions sont concrètes et vraiment bien travaillées. Un énorme travail à noter également au niveau de la mise en scène des planches qui sont vraiment extrêmement bien chorégraphiées et par lesquelles on ressent vraiment une sensation de mouvement très fluide, quasi constante et en aucun cas exagérée ou grotesque. En effet, que ça soit lors des combats, des moments de filatures ou encore lors de simples discussions, on arrive clairement à distinguer toute la subtilité des mouvements de la part des personnages et on distingue vraiment bien leurs intentions en terme de déplacements ce qui, on ne va pas se le cacher, est vraiment agréable à contempler.

The end of the story & the beginning of a new cat

Une très belle plongée dans la tête de ce détective si particulier en tout cas et des questionnements très intéressants en ce qui concerne la vengeance, le fait d'avoir une conscience et une très belle manière d'imager cette envie presque irrépressible qu'a l'être humain de chercher des réponses par soi-même lorsqu'il s'agit d'enquêter sur des sujets qui lui tiennent à cœur ou dans lesquels il est impliqué.
Finalement, si je devais rajouter une petite ombre au tableau parce que oui, à ce stade, on peut vraiment dire que c’en est un, ce serait au niveau de la durée du récit qui, à mon goût, est beaucoup trop bref. Toutefois, au vu de la qualité des dessins et du travail d'ambiance et de retranscription de cette Amérique des années 50 qui a été fourni, on ne peut qu'acquiescer et saluer la prouesse monstrueuse de ces deux artistes espagnols si talentueux. Des années que je devais le lire et que je suis passé à côté mais aujourd’hui mon verdict est clair: Des années à attendre, pour des années de souvenirs et une rétine marquée à vie au fer rouge.

J’aime imaginer un monde juste, où même les puissants paieraient leurs fautes. Dans le fond, je suis ingénu