Synopsis



Après la disparition suspecte d’un grand écrivain de renom nommée Sutter Cane, John Trent, détective expérimenté et très pragmatique, est envoyé au casse-pipe par son boss dans le but d’éclaircir les zones d’ombres relatives à la disparition de cet artiste si singulier. Accompagné de sa collègue Linda, qui d’ailleurs a été affectée sur la mission par le patron de John sans son consentement, ils vont partir à la traque de ce personnage si reconnu et si occulte et tenter de percer les secrets d’une mystérieuse ville dont il fait souvent mention dans ses ouvrages…
Hobb’s end !!!



Satan, John & us



Tout d’abord, quand on veut faire l’éloge de ce film, on est obligé de parler de son ambiance si bien retranscrite. En effet, pour renforcer l’immersion de son oeuvre, Carpenter n’y est clairement pas allé de main morte, ni avec le dos de la cuillère et n'a non plus pas chômé sur les moyens. On a effectivement d’emblée cette mise en abyme venant tout de suite nous impliquer dans son récit et mettre le doute dans nos consciences en ce qui concerne la véracité de celui-ci. Ce parallèle, si bien trouvé soit-il, est vraiment efficace et percutant dans la mesure où il nous permet de facilement faire le lien entre l’histoire qui se déroule sous nos yeux et la réalité tangible de notre monde. On voit vraiment que Carpenter a voulu s’introduire dans nos esprits et nous impliquer dans son récit, tellement que le personnage principal s’appelle John, comme lui. On remarque également, par sa démarche d'écriture notamment, que son histoire fait clairement référence à une métaphore de l’écrivain et de son public, ce qui, on ne va pas se le cacher, rajoute encore plus de poids, de crédit et de substance dans sa proposition narrative. Et justement, l’écrivain dont nous parlons, c’est La bouche de la folie, comme son titre VO l'indique et, assez facilement et en tendant bien l'oreille, on se rend immédiatement compte que cette référence n'est destiné à nul autre que le Diable en personne.
Quant à John Trent, notre principal protagoniste, il représente Carpenter, sombrant peu à peu dans la folie et dérivant vers des coins occultes à force d'entendre le diable lui dicter les histoires qu’il a à conter et à soumettre aux pauvres humains que nous sommes. Il est le messager de Lucifer et celui qui n’a pas dénié une seconde, tel Orphée, descendre au fin fond des enfers pour y trouver sa dulcinée, ici son inspiration, et revenir, quitte à ce que ça soit les yeux fermés, comme la scène du retour en bus en témoigne, dans le monde des vivants pour nous livrer ses visions cauchemardesques et torturées. Il est celui qui doit formater le monde des vivants à sa vision, celle des tréfonds et celui qui doit nous faire virer sur une voie contraire à celle que nous avons presque tous suivie, à savoir celle du droit chemin… Il est celui qui désire qu’on croie à ses histoires, celui qu’on craint et celui qu’on admire à la fois...


Pour encore renforcer cette ambiance, il y a également cette ville, « Hobb’s end », qui semble clairement être une représentation des enfers et dont le siège principal n’est autre que la maison de Crane, facilement comparable au Pandémonium. Pour en avoir le cœur net, il suffit simplement de contempler la salle dans laquelle Crane écrit ses histoires. En effet, les murs étant principalement dans les tons d'orange et de noir, on voit instinctivement au premier coup d'œil que c’est ici que toutes les atrocités des limbes de l'enfer se forment, se frayent un chemin. Que c’est en ces lieux que sont enfermées toutes les abominations latentes de ce monde, ne demandant qu’à être libérées de leurs jougs et de leurs entraves, et que c’est surtout ici que notre chef d’orchestre Satan, Judas, Hades, Lucifer, Crane, appelez-le comme vous voulez, écrit ce qu’il est et adviendra de ce monde.


Cependant, comme tout bon messie, pour que ce message puisse être transmis, il lui faut un messager. Celui qu'il recherche justement, c’est John Trent qui, comme cité au-dessus, est la représentation même de Carpenter. Le seul ayant un grin de folie assez développé pour conclure un pacte avec le diable et ayant la curiosité malsaine nécessaire pour plonger au fin fond des enfers et de ses dédales. Le seul également, tel Orphée encore une fois, pouvant sortir indemne de toutes ces visions d’horreurs et pouvant composer une mélodie qui nous accompagnera durant cette épopée si sinistre. Il est également, dans notre monde et à travers les directives du Malin, l’écrivain fou qui souhaiterait que ce scénario se déroule. Celui qui, comme cité dans le film, croit assez à ce qu’il raconte pour que ça se réalise. Il veut être celui qui tire les ficelles, tout en restant sous le joug du Diable, et celui qui changera le monde et le cinéma d’horreur que l’on connait. Crane est le diable, John est le messager et nous sommes les cibles à pervertir… En témoigne la dernière scène où on peut voir


John, contemplant son travail en ricanant et en se goinfrant, comme un docteur fou devant le Frankenstein qu'il a créé...


Finalement, si vous n’êtes pas convaincu ou réceptif à mon argumentaire et celui de Big John, PEUT-ÊTRE êtes-vous comme ceux qui sont cités dans le film au travers de cette citation :



Est-ce que vous voulez connaître le problème avec les endroits comme celui-ci ? Avec la religion en général ? Ils ne savent pas comment retranscrire l’anatomie de l’horreur. La religion cherche à travers la peur et passe à côté de la vraie nature de la création. Personne n’y a jamais assez cru pour rendre cela réel... On ne peut pas en dire la même chose de mes mots


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le 28 août 2021

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Om3arbi

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