le coeur des copains
Le cœur des hommes dans un chalet. Coupé du monde moderne durant sept jours, cinq vieux copains décident de se retrouver pour des vacances loin des devoirs familiaux et professionnels. Rien de...
Par
le 30 mai 2019
2 j'aime
Premier volume d’un très beau coffret du réel regroupant trois ouvrages d’Étienne Davodeau, Quelques Jours avec un Menteur est une fiction effectivement ancrée dans le réel, contemporaine de par son contexte autant que dans son approche faussement distanciée de la réflexion sociétale. Le pitch est simple, et l’intrigue secondaire seule apporte l’angle d’interprétation de
cinq potes, la trentaine passée, s’échappent de leur quotidien pour partager ensemble une semaine de calme repos et de franche fraternité légère dans la maison de l’un d’eux, au cœur du Jura.
Avec un découpage en chapitres quotidiens, Étienne Davodeau livre une forme simple et directe de journal de vacances où le récit semble exhaustif quant à l’abandon hédoniste, sans scandale, des cinq amis réunis là. Mais derrière
l’auteur installe doucement mystère et tension par touches infimes, échappées d’informations radiophoniques, à travers de petites scènes inattendues, irruption inopinée des gendarmes au cours d’une soirée arrosée, et jusque dans le détail accrocheur de cet arrière-plan socio-artistique qui s’impose doucement. Insidieusement la mécanique terroriste de l’ouvrage clique ses percées apparemment sans incidence pour venir enrichir les silences entre les hommes : peu à peu les relations entre les cinq amis se tendent, les non-dits, les frustrations, les combats internes se font jour. La résolution finale, comme le regret toujours de n’avoir pas assez profité des vacances, laisse sur sa faim. Pourtant tout est dit. Mais comme
d’autres à venir s’évanouissent.
Le travail en noir et blanc d’Étienne Davodeau semble un peu brouillon dans l’ensemble : portraits comme précipitamment croqués, trait un poil gras et simplification parfois à l’essence des décors. Pour autant, la narration est dynamique et fluide, permet l’immersion. La première impression finit de céder : le trait riche est précis sur les corps, les décors se font sauvages pour dire l’errance des personnages, et les jeux d’ombre et de contraste, parfois schématiques, jouent pleinement leur rôle d’horloge au ciel de l’histoire.
Quelques jours avec un Menteur interroge sur ce qu’on livre aux autres de soi, aussi proches soient-ils, et vient là sublimer
rappeler qu’au-delà de l’extérieur, vaste et lointain, les premiers fondements d’une vie sociale épanouie résument à se faire confiance sans jamais négliger le soutien de ses véritables amitiés.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures BD des années 1990
Créée
le 2 nov. 2017
Critique lue 151 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Quelques jours avec un menteur
Le cœur des hommes dans un chalet. Coupé du monde moderne durant sept jours, cinq vieux copains décident de se retrouver pour des vacances loin des devoirs familiaux et professionnels. Rien de...
Par
le 30 mai 2019
2 j'aime
Premier volume d’un très beau coffret du réel regroupant trois ouvrages d’Étienne Davodeau, Quelques Jours avec un Menteur est une fiction effectivement ancrée dans le réel, contemporaine de par son...
le 2 nov. 2017
2 j'aime
Davodeau est censé nous offrir "un récit doux amer"... où est cette bande de potes se disant ses quatre vérités?où est l'intrigue? bref, je suis déçue!
Par
le 7 févr. 2013
2 j'aime
Du même critique
Marco reprend la photographie. Marco accepte de vivre avec Émilie. Marco a peur pour son père, atteint d’Alzheimer. En préambule à l’album, Manu Larcenet use d’une citation de Jacques Brel pour...
le 8 nov. 2015
10 j'aime
Le premier volume de la série renferme trois histoires courtes à travers lesquelles Peyo esquisse l’univers de ses petits bonhommes bleus et pose les bases de son art du scénario. Trois histoires...
le 5 mars 2015
10 j'aime
2
Adapté de L’Assommoir d’Émile Zola, ce film de René Clément s’éloigne du sujet principal de l’œuvre, l’alcool et ses ravages sur le monde ouvrier, pour se consacrer au destin de Gervaise, miséreuse...
le 26 nov. 2015
7 j'aime
1