Franchement, les auteurs auraient pu faire preuve d'un meilleur esprit de synthèse. Chaque case est surchargée de symboles pachydermiques et de private jokes portant souvent sur des potins people trash mais pas très intéressants. Ça donne un ensemble qui non seulement manque cruellement de subtilité... Mais qui est aussi très négligé dans sa scénarisation. En fait, c'est comme si Zéon, Soral et Dieudonné s'étaient donnés pour mission de fourrer au chausse-pied toutes leurs grandes théories sur l'Empire en 43 planches de BD. Quitte à en oublier de raconter une vraie histoire. Pour ces objectifs-là, un recueil de strips aurait peut-être été plus adapté.
Ensuite, parlons des gags en eux-même... Bon, les passages gores sont sympas, Bernard-Henri Levy qui se fait déchirer la tête à coup d'ancre de bateau pirate, c'est amusant. Le problème, comme je l'ai un peu dit, c'est que ça manque de subtilité. Les caricatures sont tellement forcées qu'elles se neutralisent et perdent toute pertinence. Quand on voit un vilain gros sioniste pédophile avec plein de dents pointues, la bave aux lèvres et les yeux blancs pendant qu'il encule un petit enfant hors-champ, c'est un peu une caricature de caricature. Comme le célèbre communiste sale avec un couteau entre les dents (qui fait se bidonner tout le monde aujourd'hui http://www.satiricon.be/wp-content/uploads/2010/11/ULB-Delwit-coco-aff.jpg ). Ou comme cet épisode de South Park où pour se venger d'une apparition de Mohammed à la télé, les islamistes tournent un dessin animé ridicule se moquant des Américains. http://www.youtube.com/watch?v=DX5MTFWSuM8
En fait, sous les maladresses et le dessin pas terrible qui évoque un peu ces BD marketing vendues en supermarché (celles sur les professions) tout ce qui reste de Yacht People quand on le referme, c'est un message politique. Enfin plutôt une multitude de petits messages.
De petits messages qui plairont certainement aux soraliens, mais personnellement, je les trouve stupides, au ras des pâquerettes, à côté de la plaque.
Si vous voulez, dans cette BD, c'est un peu comme si l'Empire, le système, ça se résumait à quelques centaines de puissants sur un Yacht (aux nez et aux doigts généralement crochus et aux dents pointues, on est dans l'imaginaire soralodieudonniste). Une pensée simpliste, naïve et qui engendrera de grosses déceptions si elle débouche un jour sur quelque chose.