Koyaanisqatsi : Philip "Glass" le sang
Un film documentaire sans parole, ça peut rebuter de prime abord. Sauf que personnellement, jamais un film ne m'a scotché à mon siège comme celui-là.
Pour résumer, il s'agit d'un enchaînement de plans d'une beauté choquante, en nature comme en ville, mis en valeur par les motifs musicaux entêtants du grand compositeur minimaliste Philip Glass.
Godfrey Reggio et Ron Fricke ont réussi à esthétiser notre quotidien, tout en le plaçant à une distance suffisante pour faire émerger une prise de conscience de ce qu'il est vraiment globalement. En fait, ce film nous sort la tête du guidon et nous montre pas mal d'aspects de la sale gueule qu'a notre société.
On peut avoir une autre vision de ce que dit ce film. Mais quand j'ai vu la foule grouillante du métro, en accéléré, être déversée par un escalator comme un tapis roulant déverserait des boulons, j'ai cru comprendre que notre mode de vie rendait l'humain machinal, s'attaquait à son individualité comme des bactéries dévoreuses de chair.
Parmi les centaines de films que j'ai vus dans ma vie, c'est le seul (et l'unique) m'ayant donné de tels frissons. En résumé, c'est beau et profond. Si vous n'avez aucun sentiment en le regardant, c'est que vous n'êtes déjà plus humain. (Parfaitement !)