La valse des paysages

À l'image de son titre un peu facile, ce quatrième opus des aventures de Tango et de son acolyte Mario est plus paresseux que les précédents. Au lieu d'en apprendre davantage sur les personnages secondaires qui sont ici de retour et qui mènent la vie dure à notre duo, on a la désagréable impression que les auteurs sont dans la redite, gâchant, de fait, quelques richesses narratives. L'impression est similaire concernant une intrigue un peu simpliste qui vire au réglement de comptes à la limite du grotesque dans des scènes d'action pas toujours bien maîtrisées. Autre faiblesse plus marquée ici que lors des premiers titres, le dessin des visages, notamment de trois quarts, qui paraît presque bâclé lors de certaines séquences.

Ce Quitte ou double à Quito n'en demeure pas moins sympathique. Une nouvelle fois, le point fort de Tango, c'est la qualité de ses paysages. La ville de Quito est ainsi formidablement bien représentée et plonge le lecteur dans une immersion totale qui lui assure un véritable dépaysement. Certaines planches n'hésitent pas à jouer la carte du 100% visuel avec une écriture réduite à la portion congrue. Le pari est réussi car le lecteur a ainsi tout loisir de se plonger davantage encore dans les paysages désolés de l'Équateur mais aussi dans des scènes d'action qui ne s'embarrassent pas du superflu. Notre duo reste, par ailleurs, une valeur sûre et, surtout, leurs dialogues mettent davantage en avant leur complicité. Ce n'est pas la qualité première de cette série mais un soin plus important y a été ici apporté et c'est très appréciable.

Cet épisode, s'il prolonge les précédents et semble apporter de nouveaux éléments de réponse, est cependant frustrant. Le lien qui unit Tango à ces personnages qui l'ont conduit à la fuite est déjà connu et le titre apporte peu de révélations. Il se contente de solder le sort de certains personnages à l'aide d'une intrigue passe-partout. Or les enjeux mis en scène ici semblaient réclamer davantage d'intensité dramatique. C'est dommage mais le plaisir de lire une pure BD de divertissement demeure. On admettra que c'est bien l'essentiel.