Ca y est, la série a passé le cap symbolique des 10 premiers tomes.
Ca ne paraît rien comme ça, surtout que le manga est déjà adapté en anime (très propre au passage), que la série est un succès au Japon et ailleurs dans le monde, et que tout semble rouler sur des maxi roulettes pour Radiant, mais ça reste un bel exploit.
Je me souviens bien quand j'ai découvert le tome 1 au détour d'un rayon Fnac il y a 5 ans. La jaquette était catchy, il y avait le coup de coeur du vendeur, ça disait que c'était français. Je n'avais pas eu besoin de beaucoup plus, j'ai acheté, et j'ai aimé.
10 tomes et 5 ans plus tard, je suis plus mitigé, mais j'apprécie toujours Radiant pour les mêmes raisons qui m'ont fait tomber sous le charme la première fois.
J'avais tout de suite adoré le trait impeccable de Tony Valente, adoubé par Yusuke Murata himself (Eyeshield 21, One Punch Man) et blindé de références quasi-scolaires au shonen.
J'avais tout de suite accroché à l'univers, mélange habile de classiques du genre (One Piece, pour ne citer que le plus évident) et d'imaginaire médiéval européen.
J'avais tout de suite eu de l'affection pour les personnages principaux, grands archétypes de nekketsu mais croqués avec une certaine justesse.
J'avais tout de suite pris goût à l'intrigue naissante, à l'écriture et à son impertinence toute française.
Une alchimie qui faisait la promesse, tenue pour l'instant, de voir apparaître des situations loufoques à souhait, des combats épiques, mais aussi des moments plus durs ; et puis des personnages peut-être un peu prévisibles, mais à la personnalité toujours attachante.
Surtout, j'ai tout de suite eu un profond respect pour la rigueur avec laquelle Tony Valente s'est jeté, sans assistant et avec les moyens du bord, dans ce pari fou : faire un pur manga japonais en réutilisant ses codes les plus traditionnels, mais à la sauce française.
Force est de constater que c’est réussi, quand on voit le résultat s’étaler sur 10 tomes et au vu du succès de la série.
Alors certes, tout n'est pas parfait. Le manga n'évite pas quelques écueils.
Si, comme dit plus haut, les personnages et l'intrigue sont parfois prévisibles, certains éléments scénaristiques sont à l'inverse introduits de manière un peu brouillonne, ce qui nuit par moment à la clarté du récit.
Lus en Français, les dialogues sont savoureux mais se perdent parfois en surenchère de punchlines ou de running gags, qui finissent par tomber à plat.
Mais tout ça n'enlève rien au mérite de Tony Valente. Il a construit une oeuvre qui n'a rien à envier aux shonens actuels, et développe désormais à temps plein une série déjà au firmament du petit monde du manfra. Pour couronner le tout, l'anime vient confirmer le succès que Radiant est en train de connaître dans le beaucoup plus gros monde du manga en général.
Une petite pépite qui, j'espère, fera naître des vocations chez les aspirants mangakas français. Parce que Radiant, autant par son intrigue et ses personnages que par sa réalisation, est la preuve d'une chose : quand on veut, on peut.