Earth-2, comme son nom l’indique, ne s’intéresse pas à notre Terre mais à une autre, du multivers DC. Il existe 52 Terres, où les choses sont toujours différentes de la notre. Earth-2 en fait partie. Dans les New52 c’est de là que vient Power Girl par exemple, la Supergirl de cet univers différent. Avec Earth-2, je plonge véritablement, pour la première fois, dans un de ces univers alternatifs, où la Terre ressemble à la notre mais avec pas mal de différence.
Il y a cinq ans, Darkseid, le tyran d’Apokolips, tenta de conquérir la Terre, à l’aide de ses troupes d’assauts. Mais si, sur « notre » Terre, les héros de la Ligue de Justice purent repousser l’invasion, les héros de « Terre-2 », une Terre parallèle, essuyèrent de nombreuses pertes et maintiennent depuis une victoire fragile. Aujourd’hui, une nouvelle menace apparaît, sous la forme de la Nécrose, et de nouvelles « Merveilles » vont devoir se dresser contre elle.
(contient : EARTH 2 #1-8, 0, DC Comics Presents #0)
Sur Earth-2, les troupes de Darkseid ont fait bien plus de mal que sur notre Terre. Les Merveilles (nos super-héros) se battent tant bien que mal contre ses hordes incessantes. Mais il y a peu d’espoir. Dans un ultime sacrifice, Superman, Batman et Wonder Woman parviennent à repousser l’envahisseur en donnant leur vie. Supergirl et Batgirl (fille de Batman et Catwoman) sont elles expédiées sur notre Terre (où elles deviendront Power Girl et Huntress). Une ère de paix se prépare, et ce malgré quelques factions d’Apokolips encore sur Terre, comme Steppenwolf !
Mais au bout de cinq ans, une nouvelle menace est annoncée, par un Mercure mourant (oui, moi aussi je me demande pourquoi on se tape le panthéon romain et non grec…), de nouvelles Merveilles doivent apparaître pour défendre la Terre ! Apparaissent alors un Flash, une Hawkgirl ou encore un Green Lantern, avatar de la nature, pour combattre la Nécrose qui commence à ravager le monde !
Quel plaisir de découvrir les nouvelles origines, les nouveaux costumes imaginés par James Robinson et Nicola Scott. Cela donne un coup de fraicheur à tous ces personnages. On se retrouve avec des héros que l’on connaît depuis toujours avec des origines actuelles. James Robinson laisse libre court à son imagination et d’entrée, ces nouvelles Merveilles, ces nouvelles héros nous parlent, nous captent. Là où c’est fort c’est qu’il n’y a pas de temps d’adaptation, tout est limpide, clair, on prend le train en marche et l’on trouve de suite sa place.
Des origines neuves pour des personnages qui se découvrent un destin hors du commun. Jay Garrick est un looser assumé, Alan Scott une grande fortune mondiale qui découvre qu’il est l’avatar de la nature alors qu’il fait sa demande en mariage à son compagnon juste avant un accident du train dans lequel ils se trouvent. De façon ponctuel, ces nouveaux personnages nous sont présentés, sont mis en lumière, et cela se fait naturellement. On en demande même davantage !
Mais l’aspect super-héroïque n’est pas le seul point d’intérêt du titre. Un aspect plus sombre, plus interne et surtout plus politique à également lieu. Une lutte de pouvoir, où tous les coups semblent permis. Et quand on comprend que l’un des deux protagonistes de ce conflit, est une pourriture ne reculant devant aucun sacrifice pour le bien du plus grand nombre, difficile pour nous, dès lors, de ne pas prendre partie.
Et alors que de nouvelles menaces se présentent, que cela gronde de l’intérieur, il serait, il est bien stupide de ne pas faire plus attention aux troupes de Darkseid restées sur Terre…
Graphiquement, la plupart du tome est l’œuvre de Nicola Scott. La dessinatrice effectue un travail formidable sur les nouveaux designs de ces personnages. Je suis fan de ce qu’elle fait sur Hawkgirl, ou la petite jupe de Wonder Woman,
L’action est merveilleusement bien rendu, c’est très fluide, vivant, les scènes d’action sont captivantes et on est embarqué dedans. Les émotions sont là. Et le tout est embellit par l’excellent Alex Sinclair aux couleurs.
C’est un peu moins sympathique, moins génial quand Nicola Scott est secondée par Yildiray Cinar, Tom DeRenick ou encore Eduardo Pansica.
En plus d’être excellent, ce titre c’est aussi la découverte d’une artiste géniale.
Bref, qui dit autre réalité, autre univers, dit grande liberté pour les auteurs. Et James Robinson l’a bien compris en laissant libre court à son imagination. De nouveaux héros, de nouvelles menaces, le tout magnifié par les dessins de Nicola Scott.